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Des groupes religieux canadiens s’expriment au sujet de la détention de migrants

Les participants à une rencontre œcuménique ont évoqué les abus et la nécessite d’envisager l’abolition de ce type de détention

Lors d'un office religieux à l'Église apostolique arménienne St. Mary à Toronto, le 11 décembre 2015, le prêtre orthodoxe arménien Meghrig Parikian remettait un Père Noël en chocolat à Gerget Prtoyan. Plus tôt dans la journée, cette église avait accueilli plusieurs réfugiés syriens. © 2015 Chris Young/The Canadian Press via AP

Des organisations religieuses de diverses régions du Canada ont appelé les gouvernements fédéral et provinciaux à prendre une nouvelle direction en vue de l’abolition de la détention migratoire, suite à un important rassemblement œcuménique ayant débattu de la question hier.

Cela fait des dizaines d’années que les communautés religieuses sont en première ligne de l’accueil des réfugiés dans tout le pays. Malgré leurs efforts, le gouvernement canadien a placé des dizaines de milliers de personnes en détention migratoire ces dix dernières années. Au lieu d’un accueil chaleureux, beaucoup d’entre elles trouvent ici des menottes.

L’une des intervenantes lors de cette rencontre, « Amina », est une Afghane qui aspirait à la protection du statut de réfugiée, mais a été détenue dès son arrivée au Canada, alors qu’elle était enfant. « La façon dont nous avons été traités – le fait d’être arrêtés et placés en détention – nous a inculqué l’idée que nous étions différents. Ces souvenirs nous hantent toujours », a-t-elle déclaré. « Ce que je souhaite, c’est que d’autres enfants et nouveaux-venus ne seront pas obligés, comme nous, de passer des années à essayer de s’en remettre. J’espère qu’ils trouveront ici davantage de compassion et de gentillesse. »

La Rev. Dr. Karen Hamilton, pasteure de l’Église unie du Canada et ancienne Secrétaire générale du Conseil canadien des Églises, a évoqué le rôle que jouent les communautés de fidèles dans la protection des droits humains. « C’est un impératif divin que tout le monde ait tout ce qu’il faut pour mener une vie où l’on peut subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. C’est aussi un impératif divin que personne n’ait peur. La dignité humaine, les droits humains, cela signifie vivre sans la peur. » 

Image dans les tons de rouge avec clôture devant des personnes assises.

Après un succès en Colombie-Britannique, au tour du Québec, qui comme la plupart des provinces,  a conclu un contrat avec le gouvernement fédéral qui autorise la détention de personnes migrantes dans les prisons provinciales. Invitez le Québec à annuler ce contrat !

Site de la campagne

Plus de 90 personnes ont assisté à la rencontre, qui était organisée dans le cadre de la campagne #BienvenueAuCanada par Human Rights Watch et par Citizens for Public Justice, une association œcuménique à but non lucratif qui œuvre en faveur de la justice auprès du public canadien.

Un rapport publié conjointement par Human Rights Watch et Amnesty International montre que les personnes détenues pour des raisons migratoires au Canada subissent des conditions d’incarcération inutilement restrictives. Les migrants détenus sont menottés, enchaînés, fouillés et peuvent être placés à l’isolement sans qu’aucune date de libération ne soit fixée. La détention peut avoir des conséquences dévastatrices, surtout pour ceux qui présentent des handicaps psychosociaux.  La détention migratoire a également un impact disproportionné sur les communautés de couleur. Ces effets vont bien au-delà des personnes détenues elles-mêmes, affectant aussi leurs proches. 

Les enfants peuvent eux aussi être incarcérés dans les centres de détention migratoire. S’ils y échappent, ils peuvent être séparés de leurs parents détenus et risquent d’être placés auprès des services sociaux.

Il est temps pour le Canada de faire un réel accueil aux personnes en quête de sécurité ou d’une vie meilleure.

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