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Cameroun : Nouveaux abus par des membres des deux camps

Les autorités devraient protéger les civils dans les régions anglophones et tenir les auteurs d’abus responsables de leurs actes

Un membre du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite camerounaise, patrouille dans la ville de Buea dans la région anglophone du Sud-Ouest, le 4 octobre 2018. © 2018 Reuters / Alamy Stock Photo

(Nairobi) – De nouvelles exactions ont été commises dans les régions anglophones du Cameroun par les forces de sécurité gouvernementales et les séparatistes armés, soulignant l’urgente nécessité de protéger les communautés concernées et d’établir les responsabilités dans les crimes commis, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch.

Les 8 et 9 juin 2021, des membres des forces de sécurité camerounaises ont tué deux civils, violé une femme âgée de 53 ans, et détruit et pillé au moins 33 bâtiments — des magasins et des logements, y compris la demeure d’un chef traditionnel — dans la région du Nord-Ouest. Le 6 juin, des combattants séparatistes armés dans la région du Sud-Ouest ont tué un garçon âgé de 12 ans, et le 1er juillet, un enseignant âgé de 51 ans. Et le 25 juin, des combattants séparatistes de la région du Nord-Ouest ont enlevé quatre travailleurs humanitaires et les ont détenus pendant la nuit.

« Les forces de sécurité camerounaises ont certes l’obligation de riposter de manière légale aux attaques des groupes séparatistes armés et de protéger les droits des personnes pendant les périodes de violence », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Mais une fois de plus, nous apprenons qu’elles ont répondu à la menace posée par les groupes séparatistes en commettant des attaques contre des civils et des violations des droits humains. »

Depuis le début de la crise anglophone fin 2016, les forces gouvernementales ont régulièrement perpétré de graves violations des droits humains lors d’opérations militaires visant les séparatistes qui se sont lancés dans la lutte armée pour créer un État anglophone indépendant, « l’Ambazonie ». La récente hausse des violations s’est produite sur fond de reprise des hostilités, le porte-parole de l’armée affirmant que les forces de sécurité ont été impliquées « dans au moins 30 combats violents avec des séparatistes en juin ».

Entre les 12 et 23 juin, Human Rights Watch a mené des entretiens téléphoniques avec 10 victimes et témoins de violations des droits humains par les forces de sécurité ainsi qu’avec 18 proches de victimes, journalistes et activistes de la société civile. Human Rights Watch s’est également entretenu avec un membre de la famille de l’enseignant tué par des combattants séparatistes. Human Rights Watch a corroboré les récits de victimes et de témoins à l’aide de photographies fournies par ces personnes.

Des victimes et témoins ont déclaré qu’aux toutes premières heures du 9 juin, environ 150 membres des forces de sécurité, de l’armée régulière et du Bataillon d’intervention rapide d’élite (BIR), ont mené une opération dans et autour du village de Mbuluf, dans la région du Nord-Ouest. Alors que ces forces s’approchaient du village à pied, les habitants terrifiés se sont enfuis dans la brousse voisine.

Human Rights Watch s’est entretenu avec deux résidents de Mbuluf, qui ont déclaré que les forces de sécurité ont arrêté le groupe de six personnes dont ils faisaient partie – un mari et son épouse, leurs deux enfants, un autre homme et une autre femme – à proximité du village.

L’épouse a déclaré que des soldats avaient arrêté le groupe vers 1 ou 2 heures du matin, lors de sa fuite. Les militaires leur ont demandé où se trouvaient les combattants séparatistes. « Nous avons répondu que nous n’en savions rien », a-t-elle  indiqué. « Ils ont dit que mon mari avait une arme à feu. Nous avons assuré que nous n’avions pas d’arme. Ils ont dit qu’ils allaient nous tuer, puis l’un d’eux m’a violée. »

L’épouse et un autre membre du groupe ont déclaré que d’autres soldats ont menacé et roué des coups les deux hommes, avant de forcer les six personnes à marcher pendant environ deux heures jusqu’au village de Ndzeen.

Lorsque les soldats sont arrivés à Ndzeen, ils ont fait irruption dans au moins 33 magasins et maisons, qu’ils ont endommagés et pillés. L’un des domiciles était la résidence du fon, une figure d’autorité traditionnelle locale.

Lors d’une opération menée dans le village de Ndzeen, dans la région du Nord-Ouest, le 9 juin 2021, des soldats camerounais ont renversé une sculpture du plus vieux « Fon » à la résidence de l’actuel « Fon », l’autorité traditionnelle du village. Des habitants de Ndzeen ont déclaré à Human Rights Watch que renverser délibérément la sculpture était un signe d’irrespect et de profanation. 9 juin 2021, résidence du "Fon", Ndzeen, région du Nord-Ouest, Cameroun © Privé

« Ils ont profané mon palais, endommageant des artéfacts, notamment l’ancien trône royal et une chaise ancestrale, et ont pénétré dans des zones sanctuarisées et secrètes du palais, auxquelles personne n’a accès », a déclaré le fon. « Ils ont saccagé et dispersé les emblèmes royaux. C’est une honte. » En septembre 2019, des soldats du BIR avaient précédemment attaqué et pillé un site du patrimoine mondial, la chefferie de Bafut, dans la région du Nord-Ouest.

Un homme tient ce qui reste du trône royal ancestral du « Fon », l’autorité traditionnelle du village de Ndzeen. Il a été délibérément détruit par des militaires camerounais lors d’une opération de sécurité dans le village, le 9 juin 2021. 9 juin 2021, résidence du "Fon", Ndzeen, région du Nord-Ouest, Cameroun. © Privé
La porte d’une des maisons endommagées et pillées par des soldats camerounais lors d’une opération de sécurité menée dans le village de Ndzeen, dans la région du Nord-Ouest, le 9 juin 2021. Ndzeen, région du Nord-Ouest, Cameroun, 9 juin 2021. © Privé

Les forces de sécurité ont ensuite continué jusqu’au village de Mbah à pied, à environ deux heures de route, emmenant avec elles le groupe de six personnes. Sur place, ils ont remis en liberté tout le monde sauf le mari, âgé de 58 ans, de la survivante du viol. Son corps a été retrouvé le 11 juin dans le village de Tatum, à environ 30 kilomètres de Mbah. Il avait été abattu d’une balle dans la bouche.

Le 8 juin, vers 19 heures, dans le village de Gom, dans la région du Nord-Ouest, deux militaires en tenue civile, reconnus par un témoin comme étant des soldats de l’armée régulière de la base militaire de Gom, ont fait irruption au domicile du fon, harcelé les huit personnes présentes, dont un homme âgé de 72 ans qu’ils ont passé à tabac. Vers 19h30, ils ont interrogé puis tiré sur Nwang Lydia, une femme âgée de 60 ans, dans la jambe droite, après qu’elle n’a pu fournir d’informations sur un combattant séparatiste.

Son voisin, l’homme âgé de 72 ans qui avait été roué de coups, a déclaré que les assaillants l’avaient forcé, lui et sa femme, à transporter Lydia en direction de la base militaire de Gom pour un interrogatoire. Arrivés à un pont situé à environ deux kilomètres de sa maison, les soldats leur ont dit de la déposer sur place. Les soldats ont ensuite tué Lydia d’une balle dans la poitrine. Ses proches ont récupéré son corps sur le pont le lendemain matin.

Le 15 juillet, Human Rights Watch a transmis par courrier électronique ses conclusions au porte-parole de l’armée, le Capitaine de Vaisseau, Cyrille Serge Atonfack Guemo, en lui posant des questions spécifiques, un courrier resté sans réponse.

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le 6 juin, des membres d’un groupe armé ont attaqué un centre religieux à Mamfe, dans la région du Sud-Ouest, « tuant un garçon de 12 ans et blessant un jeune de 16 ans ». Le 1er juillet, les médias locaux ont signalé que des combattants séparatistes présumés avaient tué Fuh Max Dang, un professeur de physique au lycée gouvernemental bilingue de Kumba, toujours dans la région du Sud-Ouest. Human Rights Watch s’est entretenu avec un parent du défunt, selon lequel des combattants séparatistes avaient déjà menacé Dang, lui demandant d’arrêter d’enseigner et le prévenant des conséquences s’il n’obéissait pas.

Human Rights Watch a précédemment documenté les attaques généralisées commises par des séparatistes armés contre l’éducation, notamment en prenant pour cible des enseignants, des élèves et des écoles. Les séparatistes armés ont exigé la fermeture des écoles publiques dans la région.  

Selon les médias internationaux, au moins six civils ont été tués à Kumbo, dans la région du Nord-Ouest, le 12 juin, « lorsqu’un engin posé par des combattants [séparatistes] a explosé ».

« La crise dans les régions anglophones du Cameroun a eu un impact dévastateur sur les civils, mais les responsables de graves exactions n’ont encore subi aucune conséquence », a conclu Ilaria Allegrozzi. « Les autorités camerounaises devraient enquêter et poursuivre en justice les auteurs et les commandants, et le Conseil de sécurité de l’ONU et d’autres partenaires régionaux et internationaux devraient imposer des sanctions ciblées aux responsables des graves violations des droits humains. »

Pour de plus amples détails sur les abus récents et les témoignages, veuillez consulter la section ci-dessous.

Violations récentes des droits humains par les forces de sécurité

Opérations militaires abusives perpétrées dans les villages de Mbuluf et Ndzeen (9 juin)

Viols, mauvais traitements et homicides illégaux

Sur les six personnes conduites à Mbuluf, Human Rights Watch s’est entretenu avec la victime de viol âgée de 53 ans, « Sant », et l’homme qui a été remis en liberté au village de Mbah, « Kan », âgé de 60. Human Rights Watch s’est également entretenue avec le frère de l’homme assassiné et un autre habitant de Mbuluf qui s’est enfui dans la brousse au début de l’attaque avant d’assister à l’inhumation de l’homme qui avait été tué.

La survivante du viol a déclaré de ne pas être allée à l’hôpital pour y recevoir des soins après son viol parce qu’elle manquait de moyens financiers, ni avoir signalé le viol aux autorités par crainte de représailles. « Je ne suis pas allée signaler le viol parce que j’ai peur, et que cela pourrait être utilisé contre moi », a-t-elle déclaré.

Kan a décrit la manière dont il a été maltraité par les soldats le 9 juin:

Ils ont dit : « Retire tes vêtements ! Si tu ne te déshabilles pas, nous violerons ta femme devant toi ! » Ils m’ont demandé : « Où sont les amba boys [combattants séparatistes]» J’ai répondu: « Je ne sais pas. » Ils m’ont filé cinq coups de pied et poussé au sol. Puis ils nous ont obligés à marcher jusqu’à Ndzeen…Ils nous demandaient d’aller vite, de courir. C’était dur, surtout pour les enfants. La mère portait le plus jeune sur ses épaules… À un moment donné, les soldats ont tenté de parler à l’aînée, la fille. Quand ils lui ont dit : « N’aie pas peur », la fille a commencé à pleurer. Elle avait vu les soldats et leurs armes, et elle était effrayée.

Selon Sant et Kan, après que les soldats eurent terminé à Ndzeen, ils les ont forcés à marcher pendant environ deux heures jusqu’à ce qu’ils parviennent au village de Mbah. « Les soldats nous ont laissés partir à l’exception de mon mari », a déclaré Sant. « C’est la dernière fois que j’ai vu mon mari. Pendant trois jours, je suis resté sans nouvelles. J’ai ensuite été alertée que son corps avait été retrouvé plus loin sur la route. »

Le frère de la victime a récupéré et rendu le corps à Mbuluf, où il a été enterré le 12 juin :

Quelqu’un à l’hôpital Shisong de Kumbo m’a appelé le 10 juin. Il m’a dit que le corps de mon frère avait été retrouvé à Tatum avec sa carte d’identité sur la poitrine. J’y suis allé et j’ai découvert que son corps était au bord de la route, visage tourné vers le haut, en direction du ciel. Il avait une blessure par balle dans la bouche... La balle lui avait traversé le crâne. Le plus gros trou était situé à l’arrière de la tête.

Destruction et pillage des maisons et magasins

Le 9 juin, après leur arrivée à Ndzeen, les forces de sécurité ont dépouillé des individus et saccagé des maisons et des magasins. Human Rights Watch s’est entretenu avec cinq habitants de Ndzeen qui ont été victimes de leur vague de pillages et examiné 40 photographies fournies par les victimes, montrant des dégâts matériels pour corroborer les témoignages.

Un fermier de 58 ans et sa famille ont fui dans la brousse lorsqu’ils ont vu des soldats arriver vers 7 heures du matin, avant de revenir vers midi. « Je suis revenu quand les choses se sont calmées et que les soldats sont partis », a-t-il relaté. « J’ai découvert que ma maison avait été endommagée et mon argent volé. Deux portes avaient été détruites, 17 700 francs CFA (environ 31,86$) manquaient, et de l’eau avait été renversée sur mon lit. »

Une femme âgée de 51 ans a déclaré :

Dès que nous avons entendu des coups de feu, nous avons su que les militaires arrivaient. Nous les avons vus s’approcher et nous nous sommes enfuis. Nous savons à quel point ils peuvent semer la destruction. Nous nous sommes enfuis dans la brousse, et à notre retour, nous avons découvert qu’ils s’étaient introduits par effraction dans de nombreuses maisons et dans la mission catholique. Chez moi, la porte a été brisée et les matelas retirés des lits et jetés dehors, avec mes robes.

Un fermier de 40 ans se trouvait devant sa maison lorsqu’il a vu des soldats s’approcher :

J’ai vu une quinzaine de militaires, tant de l’armée régulière que du bataillon d’intervention rapide. Ils faisaient partie d’un groupe plus important d’environ 150 individus. Ils ont tiré deux coups de semonce. À ce stade, ceux qui ne l’avaient pas encore fait ont pris la fuite. Je suis resté parce que je n’avais pas peur. Ils se sont approchés de moi et m’ont demandé où se trouvaient les « amba boys » et de leur montrer la maison d’un général amba. Je leur ai dit que je connaissais l’amba, mais pas ce général ni sa maison.

Sous la menace des armes, les soldats ont fouillé les poches du fermier et lui ont pris 3 000 francs CFA (environ 5,40 dollars) et sa carte d’identité, son téléphone et sa carte mémoire. Puis ils l’ont obligé à les amener au marché, où ils ont volé de la nourriture, des boissons et tout ce qu’ils pouvaient trouver sur place.

Meurtre illégal d’une femme de 60 ans du village de Gom (8 juin)

Human Rights Watch s’est entretenu avec un témoin du meurtre de Nwang Lydia, un parent de la victime et trois personnes qui ont vu le corps et assisté à l’inhumation :

Des soldats en civil — je les connais, ils avaient des fusils, ils ont une base à Gom — lui ont demandé : « Avez-vous vu cet amba prendre la fuite ? » Elle a répondu qu’elle n’avait vu personne alors qu’elle préparait à manger pour son mari. Soudain, un des soldats lui a tiré dessus à bout portant dans la jambe droite… Les soldats voulaient qu’on transporte Lydia jusqu’à leur base. C’était pour l’y interroger. La femme avait très mal et pleurait… Avant d’arriver au camp, ils ont dit que nous devions la déposer sur le pont. Et alors que nous nous éloignions, ils l’ont abattue.

Un pasteur de Gom a aidé à récupérer son corps le lendemain et corroboré la localisation des blessures par balle dans sa jambe droite et sa poitrine.

Violations des droits humains perpétrées par des combattants séparatistes

Le 1er juillet, vers 19h30, deux combattants séparatistes présumés ont fait irruption au domicile de Fuh Max Dang, un professeur de physique âgé de 51 ans au lycée gouvernemental bilingue de Kumba, situé dans la région du Sud-Ouest, et l’ont abattu devant ses deux enfants, selon une membre de la famille de Dang qui se trouvait juste à l’extérieur de son domicile au moment des faits :

Il avait dîné et se trouvait dans le salon avec ses deux enfants. J’étais dehors quand j’ai entendu un coup de feu. Je me suis précipité à l’intérieur juste pour le voir en train de perdre son sang sur le sol. Il avait reçu une balle en plein cœur. Les meurtriers s’étaient enfuis, laissant la porte grande ouverte. Il est décédé peu de temps après. Il avait déjà été menacé par les « amba boys » [combattants séparatistes] à cause de son travail d’enseignant. Ils ne voulaient pas qu’il enseigne et il a été contraint de fuir Kumba et de déménager à Yaoundé pour raisons de sécurité. Il venait de revenir à Kumba il y a un an.

En 2019, la femme de Dang a été attaquée à leur domicile à Kumba par des combattants séparatistes à la recherche de son mari. Les combattants séparatistes ont tenté de la kidnapper, mais l’ont laissée partir contre 60 000 francs CFA [environ 1 080 dollars].

Restriction de l’accès humanitaire et abus visant les travailleurs humanitaires

Les violences commises à la fois par les forces de sécurité et les séparatistes armés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont provoqué une crise humanitaire majeure au Cameroun. Le pays compte 712 000 déplacés internes dans les régions anglophones, les régions voisines du Littoral et de l’Ouest, et la région du Centre voisine. Au moins 2,2 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire, selon l’ONU.

Pourtant, l’accès est considérablement entravé et les travailleurs humanitaires ont été victimes d’attaques commises à la fois par les forces gouvernementales et par des groupes séparatistes armés.

En décembre 2020, les autorités ont suspendu toutes les activités de Médecins Sans Frontières (MSF) dans la région du Nord-Ouest, accusant l’organisation d’être trop proche des séparatistes anglophones. MSF pense que cette suspension a privé des dizaines de milliers de nécessiteux d’accès à des soins de santé essentiels.

Dans une tentative manifeste de limiter les informations faisant état de violations des droits humains par les forces de sécurité et d’empêcher une surveillance internationale de la crise anglophone, le gouvernement a refusé aux journalistes et aux organisations internationales de défense des droits humains, dont Human Rights Watch, l’accès aux régions anglophones.

Les combattants séparatistes ont également entravé l’accès des agences d’aide aux zones placées sous leur contrôle. Une organisation humanitaire locale a informé Human Rights Watch que le 25 juin, des combattants séparatistes des Forces de défense de l’Ambazonie (ADF) ont arrêté leur véhicule à Guzang, dans la région du Nord-Ouest, enlevé les quatre membres du personnel se trouvant à bord, dont un a été passé à tabac, avant de tous les relâcher le lendemain. Un porte-parole de l’ADF a déclaré à Human Rights Watch que l’organisation n’avait pas obtenu l’autorisation d’emprunter cette route, raison pour laquelle ses membres ont été traités comme des suspects jusqu’à ce que leur identité soit établie. Il a nié qu’ils avaient été kidnappés.

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