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Nouvelles attaques contre des travailleurs humanitaires au Cameroun

La protection des personnes devrait être garantie dans les régions anglophones

Samedi, des séparatistes armés ont enlevé Paul (nom modifié), un travailleur humanitaire, dans la région anglophone du Nord-Ouest au Cameroun. Ils l’ont accusé d’être un espion, l’ont ligoté à un arbre et l’ont sauvagement frappé avant de le relâcher dimanche.

Une travailleuse humanitaire camerounaise mène une campagne de sensibilisation sur le Covid-19 dans la région du Sud-Ouest, le 15 mai 2020. © 2020 United Nations Cameroon

Le même jour, des séparatistes ont également enlevé sept membres du personnel de Cameroon Baptist Convention Health Services, une organisation confessionnelle à but non lucratif, dans la localité de Bambui, également située dans la région du Nord-Ouest.   Ils les ont relâchés deux jours plus tard.

Ces deux attaques récentes ne sont que les dernières d’une longue série d’incidents dans lesquels des travailleurs humanitaires ont été pris pour cible par des séparatistes anglophones luttant contre l’armée camerounaise.

Mais les séparatistes ne sont pas les seuls responsables des attaques visant les travailleurs et opérations humanitaires ; ces attaques sont devenues monnaie courante depuis que la crise a commencé à la fin de l’année 2016. Les forces gouvernementales ont aussi une part de responsabilité. Les travailleurs humanitaires ont été victimes de meurtres illégaux, d’enlèvements, de harcèlement, d’extorsion et d’autres abus tandis que leurs fournitures et les biens ont été pillés et détruits. L’accès à l’aide humanitaire a été fortement entravé par les violences, ainsi que par des actions délibérées menées par les séparatistes et les forces du gouvernement et par les autorités.

Les dernières attaques ont eu lieu à peine cinq jours avant que la Coordonnatrice humanitaire des Nations Unies au Cameroun, Allegra Baiocchi, n’exprime de profondes inquiétudes quant à l’interruption de l’acheminement de l’aide à des centaines de milliers de personnes dans le besoin, suite à la tendance croissante des attaques à l’encontre des travailleurs humanitaires.

Les attaques visant les travailleurs humanitaires perturbent l’apport d’une assistance et de services vitaux à des personnes dans le besoin. Les régions anglophones du Cameroun sont confrontées à une grave crise humanitaire, avec plus de 650 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, et 1,8 million de personnes dépendant de l’aide humanitaire, dont 1,4 million de personnes dans une situation d’insécurité alimentaire.

Malgré l’appel à un cessez-le-feu en raison du Covid-19 lancé en mars par l’un des groupes séparatistes, Southern Cameroons Defence Forces (SOCADEF) – une initiative saluée par le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU – les combats dans les régions anglophones se poursuivent encore.

Les travailleurs humanitaires jouent un rôle vital, intervenant souvent dans des conditions difficiles pour soulager les souffrances. Les forces du gouvernement et tous les groupes séparatistes armés devraient immédiatement mettre fin aux attaques contre les travailleurs humanitaires et les autres civils, traduire en justice ceux qui les ont commises et permettre un accès sans entrave à l’aide humanitaire.

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