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Arabie saoudite : Un défenseur des droits humains est décédé en prison

Abdullah al-Hamid avait été condamné après avoir critiqué des abus commis par le gouvernement

Abdullah al-Hamid, défenseur saoudien des droits humains. © Gulf Centre for Human Rights

(Beyrouth, le 24 avril 2020) – Un éminent défenseur saoudien des droits humains est décédé des suites d'un accident vasculaire cérébral le 9 avril 2020, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. Abdullah al-Hamid, 69 ans, a passé les sept dernières années en prison à la suite de sa condamnation en mars 2013, sur la base d’accusations liées à ses activités pacifiques en faveur des droits humains et de réformes politiques. Sa mort a été annoncée par l'organisation saoudienne de défense des droits humains ALQST.

Abdullah al-Hamid était professeur, réformiste politique et co-fondateur de l'Association saoudienne pour les droits civils et politiques (ACPRA). Il défendait les droits humains depuis plus de 25 ans, et les autorités saoudiennes l'ont détenu plus de six fois depuis 1993. D’autres activistes saoudiens ont affirmé qu'al-Hamid n'avait pas reçu de soins médicaux adéquats avant sa mort.

« Nous avons perdu l’une des grandes figures du mouvement des droits humains en Arabie saoudite, mais son message demeure intact et les nombreux activistes qu'il a inspirés poursuivront sa quête de réformes », a déclaré Michael Page, directeur adjoint de la division Moyen-Orient at Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Le fait qu’Abdallah al-Hamid ait été forcé de passer les dernières années de sa vie en prison, simplement pour avoir critiqué les violations endémiques des droits humains en Arabie saoudite, est un abus indéfendable. »

Le 9 mars 2013, le tribunal correctionnel de Riyad a condamné al-Hamid à onze ans de prison : une peine de cinq ans basée sur des accusations portées en 2012, à laquelle s’ajoutait le rétablissement d’une précédente peine de six ans que le roi Abdallah avait pourtant commuée en grâce royale conditionnelle en 2006. Le tribunal avait aussi ordonné la confiscation de ses actifs, la dissolution de l'ACPRA et la fermeture de ses comptes de médias sociaux. Il purgeait sa peine à la prison d'al-Ha’ir, près de Riyad.

Mohammed al-Qahtani, un co-fondateur de l'ACPRA qui était également jugé en 2013, avait alors été condamné à 10 ans d'emprisonnement, et continue de purger sa peine à la prison d'al-Ha’ir. Parmi les autres activistes saoudien.ne.s qui purgent actuellement des peines sévères liées a leur travail en faveur des droits humains figurent ces personnes : Waleed Abu al-KhairLoujain al-HathloulNouf AbdelazizMayaa al-ZahraniSamar BadawiNassema al-Sadah, Abdulaziz al-ShubailyFadhil al-ManasifAbdulkareem al-KhodrFowzan al-HarbiRaif BadawiSaleh al-AshwanAbdulrahman al-HamidZuhair KutbiAlaa BrinjiNadhir al-MajedIssa al-NukheifiEssam KoshakMohammad al-OtaibiAbdullah al-Attawi, et Fahad al-Fahad.

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2020/04/24/saudi-arabia-rights-pioneer-dies-prison

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