(New York, le 10 mars 2020) - La police nationale colombienne a commis de nombreux abus à l’encontre de personnes qui participaient de manière pacifique, dans la plupart des cas, à des manifestations tenues à travers le pays vers la fin de 2019, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. Les efforts visant à garantir la justice ont été peu efficaces à ce jour.
À partir du 21 novembre 2019, lors d’une grève nationale, des milliers de Colombiens sont descendus dans la rue pour manifester contre des projets de réforme fiscale ainsi que d’autres politiques gouvernementales, et pour dénoncer le meurtre de défenseurs des droits humains. Bien que la plupart des manifestants se soient comportés de manière pacifique, d’autres ont agi avec violence, en attaquant des policiers avec des pierres et en pillant ou incendiant des édifices publics et privés, notamment à Bogotá et Cali. Dans plusieurs cas, la police a fait un usage excessif de la force contre les manifestants.
« Nous avons recueilli des témoignages préoccupants sur des abus qu’aurait commis la police colombienne, notamment des cas de détention arbitraire et des passages à tabac infligés à des manifestants pacifiques, des détenus et des passants », a déclaré José Miguel Vivanco, directeur de la division Amériques à Human Rights Watch. « Le président Ivan Duque devrait clairement indiquer que ces violations ne seront pas tolérées, et les autorités devraient veiller à ce que les auteurs d’abus soient tenus responsables. »
Le 22 janvier, Fabio Espitia, qui était alors le Procureur général de la Colombie, a informé Human Rights Watch que son bureau enquêtait sur 72 incidents concernant des allégations d’abus qu’auraient commis des policiers lors des manifestations. Personne n'avait été inculpé à cette date. Par ailleurs, le ministère de la Défense a indiqué que les autorités judiciaires militaires enquêtaient sur 32 cas d’abus présumés commis par des forces de sécurité. Toutefois, en vertu du droit international des droits humains, ce type d’abus devrait plutôt faire l'objet d'enquêtes dans le cadre du système de justice civile.
L’un de ces cas concerne la mort de Dilan Cruz, 17 ans, qui participait à une manifestation dans le centre-ville de Bogotá le 23 novembre. Il a été touche a la tete par une balle tiree par un membre d'une unité spéciale anti-émeute (Escuadrón Móvil Antidisturbios, ESMAD), et est décédé deux jours plus tard.
Communiqué complet en anglais :
www.hrw.org/news/2019/03/10/colombia-abuses-amid-massive-demonstrations
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#Colombie : Vers la fin de l’année 2019, la police colombienne a souvent recouru à une force excessive lors de manifestations à travers le pays, selon HRW qui appelle à des mesures afin que les auteurs d’abus soient tenus responsables. https://t.co/1AKfPgn3Ej
— HRW en français (@hrw_fr) March 11, 2020