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Iran : Absence de justice suite à la répression sanglante

Les forces de sécurité ont recouru illégalement à la force létale, menacé des familles et dissimulé des preuves d’abus

Des protestataires iraniens se tiennent près d’une voiture incendiée, lors d’une manifestation contre la hausse des prix de carburant dans la capitale, Téhéran, le 16 novembre 2019.  © 2019 AFP/Getty Images
Des protestataires iraniens se tiennent près d’une voiture incendiée, lors d’une manifestation contre la hausse des prix de carburant dans la capitale, Téhéran, le 16 novembre 2019.  © 2019 AFP/Getty Images

(Beyrouth, le 24 février 2020) - Les autorités iraniennes n'ont pas tenu les forces de sécurité responsables de l'utilisation excessive et illégale de la force létale lors de la vague de manifestations ayant débuté le 15 novembre 2019, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. Le  Conseil des droits de l'homme des Nations Unies devrait prendre d'urgence des mesures en vue d’enquêter sur cette répression brutale.

Plus de trois mois après les événements, le gouvernement n'a toujours pas annoncé le nombre total de morts et d'arrestations liées aux manifestations qui s’étaient propagées dans plusieurs régions du pays. Des entretiens avec des victimes et des témoins, l’examen de photos et de vidéos, ainsi que l’analyse d'images satellite montrent que les forces de sécurité ont vraisemblablement eu recours à la force létale illégale à au moins trois reprises. Le nombre total de ces cas est probablement plus élevé.

« Après avoir systématiquement réprimé toute forme de dissidence pendant des décennies, les autorités iraniennes ont maintenant agi avec une extrême violence contre des manifestations populaires », a déclaré Michael Page, directeur adjoint de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch.

Les manifestations ont été déclenchées par une brusque augmentation du prix du carburant, avant de prendre de l’ampleur en raison du mécontentement d’une grande partie de la population face à la répression exercée par le gouvernement et aux allégations de corruption. Le gouvernement a imposé un blocage quasi-total de l’accès à Internet du 15 au 19 novembre.

En raison de la coupure d'Internet et des menaces subies par les familles des victimes, il a été difficile de documenter de manière précise l'ampleur de la répression, y compris le nombre exacte de personnes tuées. Selon Amnesty International, au moins 304 personnes auraient été tuées. L'Agence de presse des militants des droits humains (Human Rights Activists News Agency, HRANA) a pu vérifier l'identité de plus de 100 personnes tuées. Un membre du Parlement a indiqué qu'environ 7 000 personnes avaient été arrêtées.

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2020/02/25/iran-no-justice-bloody-crackdown

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