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Chine : Libérer les avocats défenseurs des droits humains

À l’approche du troisième anniversaire de la vague de répression « 709 », le ministre de la Justice a cependant appelé les professionnels du droit à soutenir le PCC

Emily Lau, ex-présidente du Parti Démocratique de Hong Kong, tient une pancarte appelant à la libération de l’avocat Wang Quanzhang, lors d’un rassemblement devant le bureau de liaison chinois à Hong Kong le 5 avril 2018.     © 2018 Getty Images

(New York, le 6 juillet 2018) - Le gouvernement chinois devrait immédiatement libérer les avocats défenseurs des droits humains détenus arbitrairement depuis le début de la vague de répression ayant débuté en juillet 2015, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Les autorités devraient aussi annuler leurs précédentes décisions de révoquer à tort les licences professionnelles de nombreux avocats.

Le 9 juillet 2015 a marqué le début d’une vague de répression – par la suite surnommée campagne « 709 » en raison de la date – lors de laquelle la police chinoise a détenu environ 300 personnes à travers le pays, afin de les interroger. Les personnes ciblées étaient des avocats défenseurs des droits humains, des assistants juridiques et des activistes. La plupart ont fini par être libérées au bout de quelques semaines, mais au moins un avocat a fait l’objet d’une disparition forcée et quatre autres personnes ont été condamnées à de longues peines de prison. Les autorités continuent de harceler et de surveiller les avocats spécialisés dans la défense des droits humaine, voire de leur refuser le permis d’exercer leur métier.

« Les assertions du président Xi Jinping selon lesquelles la Chine serait un État de droit sonneront creux tant que des avocats continueront d’être détenus par les autorités », a déclaré Sophie Richardson, directrice de recherches sur la Chine auprès de Human Rights Watch. « Chaque journée supplémentaire d’incarcération injuste de ces avocats assombrit davantage encore le triste bilan de la Chine en matière de droits humains. »

Wang Quanzhang, un avocat de Pékin arrêté en août 2015, devait faire l’objet d’un procès après avoir été accusé de « subversion du pouvoir de l’État ». Les autorités ont toutefois refusé à Wang le droit de consulter un avocat ou de recevoir des visites de sa famille, et n’ont divulgué aucune information à son sujet depuis son arrestation il y a presque trois ans. Selon certaines informations, il aurait été torturé en détention.

Parmi les autres individus ciblés par la vague de répression « 709 » figurent l'avocat Zhou Shifeng et l'activiste pro-démocratie Hu Shigen. En août 2016, un tribunal de Tianjin les a reconnus coupables de « subversion du pouvoir de l’État » et les a condamnés respectivement à sept ans de prison, et sept ans et demi de prison. En novembre 2017, un tribunal du Hunan a condamné l'avocat Jiang Tianyong à deux ans de prison pour « incitation à la subversion » du pouvoir de l’État. Son épouse a indiqué que Jiang a confié à son père, lorsque celui-ci lui a rendu visite en prison en juin 2018, qu'il avait été forcé de prendre un médicament non identifié et que sa mémoire s'était considérablement détériorée. En décembre 2017, un tribunal de Tianjin a condamné le défenseur des droits humains Wu Gan – accusé lui aussi de « subversion du pouvoir de l’État » – à huit ans de prison.

Les Principes de base des Nations Unies sur le rôle du barreau stipulent que tout accusé ait « effectivement accès à des services juridiques fournis par des avocats indépendants », ainsi que l’a rappelé Human Rights Watch.

Communiqué intégral en anglais :

www.hrw.org/news/2018/07/06/china-free-rights-lawyers-reinstate-law-licenses

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