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Le Brigadier Cheikh Nasser bin Hamad al Khalifa, Chef du protocole et représentant du roi de Bahreïn, photographié avec d'autres officiers et dignitaires lors du Salon internatioal de l'armement BIDEC tenu à Manama en octobre 2017. © 2017 Reuters

(Beyrouth, le 18 janvier 2018) – En 2017, le Bahreïn a continué dans la voie d’une spirale descendante en matière de droits humains. Le gouvernement a harcelé, intimidé, emprisonné et poursuivi des défenseurs des droits humains et leurs proches en s’appuyant sur des accusations qui n’auraient jamais dû être portées, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui à l’occasion de la publication de son Rapport mondial 2018.

Le plus éminent défenseur bahreïni des droits humains, Nabeel Rajab, purge une peine de deux ans de prison prononcée à la suite de déclarations qu’il avait faites et confirmée par une cour d'appel de Manama le 15 janvier 2018. Rajab risque une peine de 15 ans supplémentaires dans un procès distinct concernant d’autres chefs d’accusation, portant en partie sur des tweets qui critiquaient l’opération militaire dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen. En mai, un tribunal bahreïni a dissous la Société nationale pour l’action démocratique (Wa’ad), une organisation laïque de gauche qui avait condamné l’exécution de trois hommes au mois de janvier. En outre, en juin, le gouvernement a ordonné la suspension d’Al Wasat, le seul journal indépendant de Bahreïn.

« La tolérance de Bahreïn vis-à-vis de la dissidence est désormais quasi nulle et les quelques progrès réalisés suite aux promesses de réformes faites après les troubles de 2011 ont été réduits à néant », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord.

Dans cette 28e édition annuelle de son Rapport mondial (version intégrale en anglais 643 pages - version abrégée en français 180 pages – PDF), Human Rights Watch examine les pratiques en matière de droits humains dans plus de 90 pays. Dans son introduction au Rapport, le directeur exécutif Kenneth Roth observe que certains dirigeants politiques, prêts à défendre les principes des droits humains, ont démontré qu'il est possible de limiter l'impact des programmes populistes autoritaires. Lorsqu’ils ont pu s’appuyer sur une opinion publique mobilisée et des acteurs multilatéraux efficaces, ces dirigeants ont démontré que la montée des gouvernements hostiles aux droits humains n'a rien d'inéluctable.

En septembre, les autorités de Bahreïn ont imposé de fait à 20 militants des droits humains, avocats et personnalités politiques de l’opposition des interdictions de voyager qui les ont empêchés d’assister aux réunions prévues à Genève au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies dans le cadre de l’Examen périodique universel de Bahreïn.

Les autorités bahreïnies ont également déchu de leur nationalité au moins 156 citoyens du pays en 2017 – citoyens qui, dès lors, sont devenus de facto apatrides, et ont promulgué une loi autorisant les poursuites de civils devant des tribunaux militaires. En 2017, les tribunaux bahreïnis ont condamné à mort 15 personnes, dont Sayed Alawi, un ingénieur civil, qui a été l'une de six personnes condamnées à mort par un tribunal militaire le 25 décembre 2017 pour des activités terroristes présumées.

Deux proches de Sayed Alwadaei, un défenseur des droits humains exilé au Royaume-Uni, ont été condamnés à trois ans de prison et à six ans d’emprisonnement pour terrorisme, malgré des violations de leur droit à un procès équitable et des allégations de mauvais traitements et d’aveux forcés. Ce n’est pas la première fois que les autorités bahreïnies ciblent des membres de la famille d’activistes en exil pour faire pression sur eux ou pour les punir.

Les organes de contrôle que le gouvernement a mis en place en 2012 en réponse à une recommandation de la Commission d’enquête indépendante de Bahreïn n’ont pas rempli leur mission, qui était d’enquêter sur des allégations crédibles d’abus dans les prisons.

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