Skip to main content
Faire un don

Syrie : La transition post-Assad devrait être axée sur les droits humains

Les nouveaux dirigeants devraient d’urgence prendre des mesures visant la justice, la reddition de comptes et la protection de tous les Syriens

Une photo géante du président syrien déchu, Bashar al-Assad, était déroulée par terre à l'intérieur du palais présidentiel à Damas, le 8 décembre 2024 ; en haut des marches, un combattant d’un groupe armé d’opposition surveillait les lieux. © 2024 AP Photo/Omar Sanadiki

(Beyrouth, le 12 décembre 2024) – Le renversement du gouvernement de Bachar el-Assad par des groupes d’opposition armés en Syrie a créé une occasion capitale pour ce pays de rompre avec des décennies de répression et de violations des droits humains, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Un avenir meilleur pour la Syrie nécessitera de remédier aux décennies d’abus commis par le gouvernement déchu, ainsi qu’aux violations perpétrées par diverses parties belligérantes lors des 13 années de conflit ; il sera essentiel de garantir l’obligation de rendre des comptes pour ces abus et de protéger désormais tous les Syriens, quelles que soient leurs origines ethniques ou sectaires, ou leurs affiliations politiques.

« Le peuple syrien a enduré plus d’une décennie de répression brutale et de conflit », a déclaré Lama Fakih, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « C’est un moment crucial pour tourner la page des horreurs du passé, rétablir la confiance envers le gouvernement, et poser les fondations d’une société où chaque personne est traitée avec dignité. »

Sur une durée de plus de 50 ans, le régime du parti Baas en Syrie a accumulé un bilan effroyable de violations des droits humains. Le gouvernement de Bachar el-Assad a commis d’innombrables atrocités, dont des crimes contre l’humanité et d’autres exactions, au cours des 24 années de sa présidence. Il s’agit notamment d’arrestations arbitraires généralisées et systématiques, d’actes de torture, de disparitions forcées, de décès en détention, d’utilisation d’armes chimiques, du recours à la famine comme arme de guerre, et d’attaques indiscriminées contre des civils et des biens civils.

Les groupes armés non étatiques opérant en Syrie, notamment Hayat Tahrir al-Cham (HTC) et l’Armée nationale syrienne (ANS), un groupe rebelle, qui ont lancé l’offensive ayant débuté le 27 novembre, sont également responsables d’atteintes aux droits humains et de crimes de guerre.

Les nouveaux dirigeants syriens ont une occasion sans précédent de donner un bon exemple en matière de droits humains, y compris en protégeant les droits fondamentaux dans le cadre d’une nouvelle constitution. Les nouvelles autorités devraient aussi ratifier et mettre en pratique divers traités internationaux relatifs aux droits humains et au droit international, que le gouvernement Assad n’avait pas ratifiés, a ajouté Human Rights Watch.

Human Rights Watch recommande à toutes les autorités qui contrôlent des zones en Syrie de prendre des mesures urgentes dans cinq domaines :

  • Justice et reddition de comptes pour les exactions passées
  • Protection des civils, y compris les membres de minorités, ainsi que du patrimoine culturel
  • Cessation des détentions arbitraires et des disparitions forcées
  • Réforme du système de gouvernance
  • Prévention de nouveaux abus commis par des groupes armés

La liste complète des recommandations de Human Rights Watch est disponible en anglais.

………………..

 

Your tax deductible gift can help stop human rights violations and save lives around the world.