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Birmanie : L’armée a incendié des foyers près de la frontière

De nouvelles images satellites révèlent la destruction de 62 villages rohingyas

Des nuages de fumée s’élèvent au-dessus du village de Taung Pyo Let War en Birmanie, près de la frontière avec le Bangladesh, d’où cette photo a été prise. © 2017 Privé

(Dhaka, le 15 septembre 2017) - L'armée birmane a délibérément provoqué des incendies dans des villages habités par des membres de la communauté ethnique Rohingya et situés près de la frontière avec le Bangladesh, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Ces incendies criminels, qui ont forcé les habitants à fuir leurs villages, semblent constituer un élément central de la campagne de nettoyage ethnique menées par l'armée birmane contre la population musulmane Rohingya dans l'État de Rakhine (Arakan), en Birmanie.

De nouvelles images satellite obtenues et analysées par Human Rights Watch indiquent que 62 villages dans l'État de Rakhine, dans le nord du pays, ont subi des incendies criminels entre le 25 août et le 14 septembre 2017, dont 35 villages touchés par une destruction massive de bâtiments.

« L’imagerie satellitaire mène au constat, confirmé par nos recherches sur le terrain, que l'armée birmane est directement responsable de la destruction par le feu de villages rohingyas dans l'État de Rakhine », a déclaré Phil Robertson, directeur adjoint de la division Asie de Human Rights Watch. « Les Nations Unies et les pays membres devraient prendre des mesures d’urgence afin que le gouvernement birman mette fin à ces atrocités qui ont forcé des milliers de Rohingyas à fuir le pays. »

Au moins 158 maisons ont été détruites dans le village de Myin Hlut Ywar Thit, en Birmanie. Image satellite enregistrée le 8 septembre 2017. © 2017 DigitalGlobe

Suite à l’analyse des dommages dans six des 35 villages les plus touchés, Human Rights Watch a conclu que 948 bâtiments y avaient été détruits, soit une destruction quasi-totale dans ces villages.

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, et le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad al-Hussein, ont qualifiés les actions de l'armée birmane d’exemple classique de « nettoyage ethnique ».

« Les gouvernements étrangers préoccupés par cette destruction devraient souligner que le commandant-en-chef de l'armée birmane, le général Min Aung Hlaing, et d'autres commandants supérieurs risquent d’être impliqués dans des crimes graves s’ils n’agissent pas immédiatement pour faire cesser ces exactions et sanctionner les auteurs de ces actes », a ajouté Phil Robertson

Communiqué integral en anglais, comprenant davantage d’informations :

www.hrw.org/news/2017/09/15/burma-military-torches-homes-near-border

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CNewsmatin    Mediapart

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