Le sommet Afrique-France, qui se tient vendredi et samedi à Bamako au Mali, offre une importante opportunité aux pays africains ainsi qu’à la France d’apporter leur soutien aux victimes de crimes internationaux graves en exprimant leur appui à la Cour pénale internationale (CPI).
Les retraits de la CPI annoncés par l’Afrique du Sud, la Gambie et le Burundi constituent des menaces sans précédent au travail de la Cour en Afrique et pourraient entraver l’accès à la justice pour les victimes de crimes haineux lorsque les tribunaux de leurs propres pays ne sont pas une option.
Bien que la CPI ne figure pas à l’ordre du jour officiel du sommet, les participants devraient néanmoins trouver le temps de discuter de la meilleure façon de contrecarrer les attaques injustifiées contre la Cour en Afrique.
Plusieurs pays africains, dont le Nigeria, la Côte d’Ivoire et la République démocratique du Congo, ont déclaré qu’ils ne comptaient pas se retirer de la CPI, certains l’ayant même annoncé lors de l'Assemblée des États parties en novembre 2016. Toutefois, un soutien plus robuste et coordonné est nécessaire, en particulier avant le prochain sommet de l’Union africaine (UA), qui se tiendra entre le 22 et 31 janvier 2017 en Éthiopie.
L’avocat béninois Francis Dako l’a bien formulé dans Jeune Afrique cette semaine :
« Le rassemblement majeur de hauts représentants africains et français sur le sol africain – à Bamako, les 13 et 14 janvier – [offre] une occasion unique à ces derniers de réitérer leur soutien public à la Cour pénale internationale [...] Il est tout aussi crucial que ce sommet encourage des échanges approfondis entre l’Union africaine et la CPI pour apporter des solutions aux préoccupations communes. »
Au Mali, des militants ont publié un communiqué de presse au contenu similaire.
Tout comme les autres cours, la CPI a ses propres problèmes, mais elle ne vise pas plus l’Afrique que d’autres régions, contrairement à ce que peuvent affirmer certains détracteurs. La majorité de ses enquêtes en Afrique ont eu lieu en réponse à une demande du pays africain concerné. Les affaires poursuivies par la CPI, y compris pour des crimes commis au Mali, en République démocratique du Congo et en République centrafricaine, ont permis de rendre justice aux victimes africaines.
Des centaines d’activistes dans toute l’Afrique œuvrant avec Human Rights Watch et d’autres groupes ont appelé leurs gouvernements à soutenir et à consolider la CPI. Pour cela, les pays africains devraient prendre une position publique plus coordonnée à ce sujet.