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Corée du Nord : Détérioration de la crise des droits humains

Forte répression des autorités contre la liberté de s’informer et de se déplacer

(Séoul, le 12 janvier 2017) – La Corée du Nord reste l'un des états les plus répressifs au monde, a déclaré Human Rights Watch dans son Rapport mondial 2017 (version abrégée en français). Aux ordres de Kim Jong-Un, le gouvernement nord-coréen a exercé au cours de l’année écoulée un contrôle étroit de sa population en recourant aux arrestations arbitraires et à la torture, à la détention et au travail forcé dans des camps de prisonniers ainsi qu’aux exécutions publiques pour divers « crimes ». En 2016, le gouvernement a cherché à affermir son emprise, à restreindre les déplacements à l’étranger et à sévèrement sanctionner ceux tentaient d’établir un contact avec le monde extérieur sans y être autorisés.

Rassemblement sur la place Kim-Il-Sung à Pyongyang le 13 septembre 2016, dans le cadre d'une célébration officielle du succès d'un essai nucléaire. Photo non datée et diffusée par l'agence de presse nord-coréenne KCNA. © 2016 Reuters

Dans cette 27e édition annuelle de son Rapport mondial (version intégrale en anglais de 687 pages, version abrégée en français de 247 pages), Human Rights Watch examine les pratiques en matière de droits humains dans plus de 90 pays. Dans son introduction, le Directeur exécutif, Kenneth Roth, explique qu'une nouvelle génération de populistes autoritaires cherche à infirmer le concept d'une protection individuelle basée sur les droits humains, en caractérisant ces droits comme une entrave à la volonté de la majorité. Pour toutes les personnes qui se sentent laissées de côté par l'économie mondialisée et qui craignent de plus en plus d'être exposées à des violences et à des crimes, les organisations de la société civile, les médias et le public ont des rôles essentiels à jouer en réaffirmant la validité des valeurs sur lesquelles les démocraties respectueuses des droits humains ont été édifiées.

« Le pouvoir de Kim Jong-Un repose sur la peur et sur de terribles violations des droits humains », a déclaré Phil Robertson, directeur adjoint de la division Asie à Human Rights Watch. « Avec les goulags, le travail forcé et les exécutions publiques, le gouvernement nord-coréen opère un retour aux pires abus du 20ème siècle. Kim Jong-Un doit être tenu pour responsable de ses crimes. »

En 2016, le gouvernement nord-coréen a redoublé d’efforts pour empêcher les Nord-Coréens de quitter le pays sans autorisation et de se réfugier à l'étranger, le plus souvent en passant par la Chine. Ceux qui ont été interceptés en train de traverser la frontière, ou qui ont été refoulés par la Chine, ont été soumis à des interrogatoires, torturés et emprisonnés dans des camps de travaux forcés, dans des conditions dangereuses et parfois fatales. À la frontière, le gouvernement a dressé des clôtures métalliques et pris d'autres mesures sécuritaires pour empêcher les départs non autorisés, sanctionnant les gardes-frontières ayant permis à des Nord-Coréens de quitter le pays. La Corée du Nord a également cherché à restreindre l'accès de ses citoyens à des informations non autorisées en provenance de l’étranger en persécutant sévèrement ceux trouvés en possession de téléphones mobiles chinois, de cartes SIM ou de clés USB contenant des informations et des actualités, des films, des séries télévisées ou d’autres contenus en provenance de Chine, de Corée du Sud ou d’ailleurs.

La Corée du Nord exerce une discrimination à l'égard de personnes et de leurs familles sur la base de motifs politiques et réprime systématiquement les droits civils et politiques fondamentaux, tels que les libertés d’association, d’assemblée et d’expression, et s’en prend également aux personnes se livrant à des activités confessionnelles. Le gouvernement utilise également le travail forcé des citoyens ordinaires et des prisonniers pour contrôler le peuple et maintenir son économie. En prévision du 7ème Congrès du parti ouvrier de Corée, organisé en mai 2016 par le gouvernement, le peuple a été contraint à une « bataille » de 70 jours de travaux forcés pour réaliser les objectifs fixés.

Selon le rapport de la Commission d'enquête des Nations Unies sur les droits de l'homme en Corée du Nord pour 2014, les violations systématiques, généralisées et flagrantes des droits de l'homme commises par le gouvernement, qui comprennent le meurtre, l'esclavage, la torture, l'emprisonnement, le viol, l'avortement forcé et autres violences sexuelles, constituent des crimes contre l'humanité. La situation des droits humains en Corée du Nord a fait l’objet de condamnations du Conseil des droits de l'homme, de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations Unies.

« La situation des droits de l'homme en Corée du Nord est si préoccupante qu'elle devrait contraindre les gouvernements du monde entier à placer les droits humains au cœur de leurs relations avec Pyongyang », a déclaré Phil Robertson. « Ces abus épouvantables se poursuivront indéfiniment, à moins que la communauté internationale n’exerce une pression tangible sur le gouvernement pour contraindre le leadership du pays à la reddition de comptes».

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