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Corée du Nord : Kim Jong-Un doit répondre de ses exactions

Les effroyables violations des droits humains se poursuivent en toute impunité

(Séoul, le 27 janvier 2016) – Le dirigeant autoritaire de Corée du Nord , Kim Jong-Un, devrait être tenu responsable d’avoir commandé la perpétration de violations graves des droits humains et de crimes contre l’humanité, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch dans son Rapport mondial 2016 (version abrégée en français).

Dans son Rapport mondial 2016, dont la version anglaise de cette 26e édition comprend 659 pages, Human Rights Watch passe en revue les pratiques en matière de droits humains dans plus de 90 pays. Dans son essai introductif, le directeur exécutif Kenneth Roth explique que la propagation des attaques terroristes au-delà du Moyen-Orient ainsi que les flux massifs de réfugiés cherchant à fuir la répression et les conflits ont conduit de nombreux gouvernements à restreindre les droits humains dans un effort peu judicieux visant à protéger la sécurité de leurs pays. Dans le même temps, des gouvernements autoritaires partout dans le monde, craignant la contestation pacifique dont l’effet est souvent amplifié par les médias sociaux, ont entamé à l’encontre d’organisations indépendantes la plus intense vague de répression de ces dernières années.

« Kim Jong-Un et son gouvernement se leurrent s’ils pensent pouvoir éviter de devoir un jour répondre devant la justice internationale des atteintes aux droits humains qu’ils font en permanence subir au peuple nord-coréen », a déclaré Phil Robertson, directeur adjoint à la Division Asie de Human Rights Watch. « Plutôt que de continuer à produire des démentis qui ne convainquent personne, le gouvernement nord-coréen devrait changer de cap et mettre immédiatement fin aux violations constantes des droits humains que les Nations Unies ont qualifiées de sans parallèle dans le monde contemporain ».

En 2015, la Corée du Nord a intensifié sa répression, multiplié les contrôles aux frontières, puni sévèrement les personnes tentant de quitter le pays sans permission et renforcé les restrictions visant la liberté de circulation à l’intérieur du territoire. Le gouvernement a également puni les personnes trouvées en possession d’informations non autorisées provenant de l’extérieur du pays, entre autres des clips d’actualités, des films, des programmes télévisés, des photos, et dans certains cas, il a procédé à l’exécution publique des contrevenants afin d’inciter à l’obéissance en distillant la peur.

La Corée du Nord réprime systématiquement les droits politiques et civils fondamentaux tels que la liberté d’association, de réunion et d’expression, et elle prend pour cible les personnes engagées dans des activités religieuses. Les droits des travailleurs sont aussi systématiquement bafoués. Bien qu’elle soit dirigée par le Parti des travailleurs de Corée qui prétend représenter les travailleurs, la Corée du Nord figure parmi les rares États du monde qui refusent d’adhérer à l’Organisation internationale du Travail. L’accès à une alimentation suffisante, aux soins médicaux, à l’éducation et à d’autres services demeure limité, en particulier pour la majorité de citoyens qui ne font pas partie de la classe privilégiée au regard du système de classification instauré par les autorités, le songbun.

En février 2014, une Commission d’enquête de l’ONU a signalé que le gouvernement nord-coréen avait commis des violations systématiques des droits humains d’une ampleur et d’une gravité sans parallèle dans le monde contemporain – parmi lesquelles l’extermination, le meurtre, l’esclavage, la torture, l’emprisonnement, le viol, l’avortement forcé et autres violences sexuelles. Le 10 décembre 2015, le Conseil de sécurité de l’ONU a officiellement débattu de la situation des droits humains en Corée du Nord pour la deuxième année consécutive. Le bilan nord-coréen en matière de droits humains a également été condamné tant par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en mars que par l’Assemblée générale en décembre, dans des résolutions adoptées à une écrasante majorité.

« Les gouvernements du monde entier devraient placer les droits humains au centre de toutes leurs relations avec la Corée du Nord », a conclu Phil Robertson. « Le peuple nord-coréen dépend de ces pressions pour voir enfin cesser les innombrables atteintes aux droits humains qui régissent sa vie quotidienne. »

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