(Berlin, le 13 mars 2015) – Les restrictions de déplacement imposées par le gouvernement ukrainien dans l’est du pays ont contribué à de sérieux retards dans l’acheminement de médicaments, d'équipement médical et d’autres formes d’aide humanitaire aux populations civiles dans les zones contrôlées par les rebelles, a indiqué Human Rights Watch aujourd'hui. Human Rights Watch a diffusé une vidéo montrant les témoignages de patients et de professionnels de la santé dans l’est du pays.
Dans les zones contrôlées par les rebelles, ces restrictions entravent aussi sérieusement l'accès aux soins de santé pour les civils qui dépendent de soins financés par l'État et qui aujourd’hui ne sont disponibles que dans les zones contrôlées par le gouvernement. Les patients séropositifs et les patients souffrant de tuberculose sont aujourd’hui privés de médicaments essentiels à leur survie, tout comme les patients toxicomanes suivant des traitements de substitution aux opiacés.
« Les retards pris dans la livraison de médicaments, aggravés par l’impossibilité de circuler sans laissez-passer et par la poursuite des combats, ont créé des pénuries massives dans les établissements médicaux », a déclaré Yulia Gorbunova, chercheuse auprès de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch. « Ceci met en danger la vie des personnes souffrant de maladies graves, et d'autres personnes qui ont besoin d'assistance médicale dans les zones contrôlées par les rebelles. »
Human Rights Watch a mené une mission de recherche de sept jours dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, ainsi qu’une visite de trois jours dans la capitale, Kiev. Human Rights Watch a mené des entretiens en personne et par téléphone avec des médecins et d’autres professionnels de la santé, des patients, des résidents locaux, des membres d’organisations humanitaires indépendantes ainsi que des bénévoles cherchant à porter assistance aux civils dans les zones touchées par le conflit.
Dans une lettre datée du 9 mars et adressée au premier ministre ukrainien ainsi qu’à d’autres autorités, Human Rights Watch a demandé au gouvernement ukrainien de s’assurer que les restrictions imposées aux déplacements vers les zones tenues par les rebelles, et, dans la mesure du possible, à l’intérieur de celles-ci, n’aggravent pas davantage encore les risques de santé subies par les civils dans ces zones.
âgées qui ne sont pas en mesure de voyager, ou ils craignent les blessures ou pire en raison des hostilités.
Toutes les parties au conflit sont tenues de respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et de l’accord de cessez-le-feu signé à Minsk le 13 février, et s’assurer du bon acheminement d'aide humanitaire aux civils qui en ont besoin, a précisé Human Rights Watch.
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