(New York, le 5 janvier 2012) - Les autorités vietnamiennes devraient immédiatement libérer la militante Bui Thi Minh Hang et cesser de la harceler pour l’empêcher de manifester de façon pacifique, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Le 28 novembre 2011, les autorités ont ordonné son transfert vers le Centre d'éducation de Thanh Ha, dans le district de Binh Xuyen, (province de Vinh Phuc), pour 24 mois de « détention administrative ».
La police a arrêté Bui Thi Minh Hang, âgée de 47 ans, le 27 novembre 2011, devant la cathédrale Notre-Dame de Ho Chi Minh-Ville, prétendument pour « trouble à l’ordre public ». Bui Thi Minh Hang protestait silencieusement contre des arrestations de manifestants pacifiques survenues à Hanoi plus tôt dans la matinée. Le lendemain, la police a ordonné - sans la tenue d’un procès – sa detention dans le « centre d'éducation » de Thanh Ha.
« Il n'y a aucune justification pour l’envoi par les autorités vietnamiennes d’une manifestante pacifique dans un établissement qui est de fait un camp de travail forcé », a déclaré Phil Robertson, directeur adjoint de la division Asie à Human Rights Watch. « La détention sans procès de Bui Thi Minh constitue une violation de ses droits fondamentaux, notamment le droit à la liberté d'expression, pourtant garanti en principe par la constitution du Vietnam. »
Bui Thi Minh Hang est une militante des droits fonciers qui a également participé, durant l’été 2011, à des manifestations tenues à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville contre les revendications territoriales de la Chine sur les îles Spratly et Paracel.
Le Comité populaire municipal de Hanoi a ordonné la détention administrative de Bui Thi Minh Hang pour une période de 24 mois, en vertu de l'Ordonnance 44 sur le traitement des infractions administratives, dont l’article 25 donne aux autorités une grande latitude pour procéder à des détentions arbitraires selon des motifs vaguement définis. Bui Thi Minh Hang n’a eu aucune opportunité de contester cette décision devant un tribunal.
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