(New York, le 22 novembre 2011) - Les dirigeants militaires de l'Égypte devraient immédiatement ordonner à la police anti-émeute de cesser d'utiliser une force excessive contre les manifestants, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Par ailleurs les effectifs de la police anti-émeute devraient être réduits dans le quartier de la place Tahrir, afin de respecter le droit de rassemblement pacifique tout en assurant le maintien de l’ordre. Selon de nombreux témoignages, des membres de la police anti-émeute et de l’armée ont employé des balles réelles et des balles en caoutchouc en tirant sur la foule, ont roué de coups des manifestants, et ont utilisé une force excessive d’autres manières afin de réprimer les manifestations qui ont débuté au Caire le 19 novembre.
Le Bureau du Procureur général – la principale autorité judiciaire civile en Égypte - devrait mener une enquête transparente sur l'usage de la force meurtrière contre les manifestants, sur l'implication de l’armée dans ces abus, et sur la structure de commandement permettant aux autorités militaires de contrôler la police anti-émeute, a ajouté Human Rights Watch.
« À une semaine des élections législatives, les dirigeants militaires sont confrontés à une grave crise de confiance en raison de leur gestion de la transition », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la divison Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Ils ne semblent pas avoir appris la leçon fondamententale de l'insurrection de janvier: les Égyptiens sont conscients de leur droit de manifester de manière pacifique, et le recours à la force brutale ne peut les priver de ce droit. »
Les affrontements entre d’une part les manifestants et d’autre part les forces de sécurité centrales (CSF), la police anti-émeute, et la police militaire égyptienne ont fait rage pendant une quatrième journée sur la place Tahrir et aux alentours le 22 novembre. La veille, trois manifestants ont été tués lors d’affrontements dans la ville côtière de Ismaïliya, et plusieurs personnes ont été blessées à Alexandrie.
Selon le ministère de la Santé, 28 manifestants ont été tués, et plus de 1700 ont été blessés, lors des récentes violences. L’autopsie de 22 corps de manifestants pratiquée à la morgue de Zeinhom, au Caire, a révélé qu'ils avaient été tués avec des balles réelles, selon des responsables de la morgue interrogés par Human Rights Watch ; ils ont ajouté que trois autres manifestants sont décédés après avoir été asphyxiés par des gaz lacrymogènes.
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