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Nations Unies : La visite en Afrique devrait être centrée sur les droits humains

La protection des civils est nécessaire à une paix durable

(New York)- Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait se préoccuper de la question de la protection des civils, de la justice et des droits humains au cours de sa visite prochaine en Afrique, du 1er au 10 juin 2008, a affirmé Human Rights Watch dans une lettre adressée au conseil aujourd’hui. Human Rights Watch a mis en avant les problèmes cruciaux qui doivent être traités à chacune des étapes de la visite du conseil.

Le Conseil de sécurité va se rendre au Soudan, au Tchad, en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo et à Nairobi, d’où il abordera les problèmes de la Somalie. Dans tous ces pays, l’action du Conseil de sécurité représente un besoin urgent pour mettre un terme aux exactions constantes commises par toutes les parties au conflit, pour protéger les civils toujours menacés de violences, et pour aider à traduire en justice les auteurs d’atteintes graves aux droits humains, a ajouté Human Rights Watch.

« L’itinéraire du Conseil de sécurité l’amène dans cinq nations dans lesquelles des millions de personnes subissent les conséquences d’un conflit armé », a déclaré Georgette Gagnon, Directrice de la division Afrique à Human Rights Watch. « Les meurtres, les viols, les enlèvements et les déplacements se produisent en ce moment même. Le conseil devrait traiter ces questions de façon frontale. »

Human Rights Watch a appelé le Conseil de sécurité, pendant qu’il sera au Soudan, à condamner les attaques des forces gouvernementales et des milices alliées contre les civils dans l’ouest du Darfour en février 2008, et les attaques actuelles indiscriminées et délibérées contre des civils. Le conseil devrait aussi insister pour que le gouvernement soudanais justifie des lieux où se trouvent plus d’une centaine de détenus faits prisonniers à la suite d’une attaque rebelle contre Khartoum le 10 mai, et il devrait aussi presser le gouvernement d’arrêter et de livrer les deux suspects recherchés depuis plus d’un an par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour.

« Le conseil devrait insister sur le devoir de rendre des comptes pour les crimes commis au cours de la campagne « de terre brûlée » de Khartoum », a précisé Richard Dicker, Directeur du Programme Justice internationale à Human Rights Watch.

Le Conseil de sécurité se rendra aussi en République démocratique du Congo et en Côte d’Ivoire. Au cours des huit derniers mois, de nombreux progrès ont été faits vers l’instauration de la paix dans l’est du Congo, mais de graves atteintes aux droits humains continuent. Human Rights Watch a pressé le conseil d’agir de façon concrète pour enrayer la crise humanitaire et des droits humains dans l’est du Congo, et d’appeler toutes les parties à l’accord de Goma à tenir leurs engagements de respecter les droits humains.

En Côte d’Ivoire, Human Rights Watch a prévenu que les élections prochaines masquaient la question de l’impunité pour les violations des droits humains, et a demandé au conseil d’y veiller. L’organisation a aussi renouvelé ses demandes de publication immédiate d’un rapport sur les violations des droits humains commises dans ce pays et remis en décembre 2004 au Conseil de sécurité par le bureau du Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, rapport qui n’est toujours pas publié. Par ailleurs, les autorités ivoiriennes devraient être incitées à faciliter une mission de la CPI pour évaluer une enquête possible sur les crimes commis en Côte d’Ivoire.

« La justice ne peut être mise de côté », a insisté Dicker. « Mettre fin à l’impunité est crucial pour les perspectives de paix et de stabilité. »

Pour le Tchad, Human Rights Watch a appelé le Conseil de sécurité à s’occuper du recours actuel aux enfants soldats par toutes les parties au conflit, en particulier en pressant le gouvernement tchadien de démobiliser les enfants de ses propres forces armées, de déclarer illégale l’utilisation d’enfants soldats dans le cadre de la législation tchadienne, et de mener des enquêtes et des poursuites rigoureuses contre ceux qui commettent des crimes contre des enfants.

Pour la Somalie, Human Rights Watch a recommandé au conseil de demander à toutes les parties de garantir l’accès humanitaire et de mettre un terme aux attaques contre les travailleurs de l’aide humanitaire, ainsi que d’insister sur la nécessité de mettre fin à l’impunité. La Somalie devrait soutenir la mise en place urgente d’une commission d’enquête internationale pour enquêter sur les rapports faisant état de violations des droits humains internationaux et du droit humanitaire commises depuis janvier 2007 en Somalie par toutes les parties.

« La Somalie est l’une des tragédies mondiales les plus brutales et négligées », a dit Gagnon. « Pourtant la réponse internationale à cette catastrophe a été au mieux à courte vue. Le conseil devrait utiliser ce moment pour rectifier cela. »

Pour le nord de l’Ouganda, en relation avec les pourparlers de paix en panne à Juba, et les nouveaux comptes-rendus faisant état d’exactions commises par l’Armée de résistance du seigneur (LRA) en République centrafricaine et dans le sud du Soudan, Human Rights Watch a appelé le Conseil de sécurité à mener une enquête approfondie sur les allégations d’exactions de la LRA, ainsi qu’à débattre des moyens d’exécuter efficacement les mandats d’arrêt de la CPI en souffrance.

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