La police hongroise a interdit aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) hongroises et à leurs sympathisants de se rassembler pacifiquement pour célébrer la Marche des Fiertés, tout en autorisant un groupe d’extrême droite à défiler le même jour.
Un autre événement lié à la communauté LGBT, prévu pour coïncider avec la Pride officielle à Budapest le 28 juin, a été interdit à trois reprises par la police. Les organisateurs ont contesté cette interdiction devant la Cour suprême, mais malgré deux décisions en leur faveur et l'ordre donné à la police de réexaminer leur demande, la Cour a finalement confirmé l'interdiction.
En réponse aux tentatives des autorités de restreindre la liberté de réunion, le maire de Budapest a annoncé le 17 juin que la ville, en collaboration avec les coorganisateurs de Rainbow Mission, accueillerait la Pride officielle comme un événement municipal, qui ne nécessite pas l'autorisation de la police. La police a tout de même émis une interdiction de l'événement, tandis que le maire a insisté pour que la Marche des Fiertés ait lieu le 28 juin. Le statut juridique de la Marche des Fiertés du 28 juin demeurait incertain, lors de la rédaction de cet article.
Au même moment, le 16 juin, un groupe d'extrême droite connu pour ses propos haineux a informé la police qu'il organiserait son propre rassemblement le jour de la Marche des Fiertés, le long de l’itinéraire habituel. Contrairement à la Pride, qui est pacifique, la police n'a pas interdit cette marche.
Le gouvernement hongrois discrimine et attise la haine à l’encontre des personnes LGBT depuis longtemps. Une loi controversée de 2021 interdit toute expression publique des identités LGBT, les présentant comme nuisibles aux enfants et les assimilant à tort à la pédophilie.
De nouvelles réformes juridiques draconiennes confortent les récentes tentatives des autorités d'interdire la Pride et d'autres événements LGBT, notamment des modifications constitutionnelles adoptées en avril sous prétexte de donner la priorité à la « protection de l’enfance », au détriment de la plupart des droits fondamentaux, et une réforme de la loi sur la liberté de réunion adoptée en mars.
Ces interdictions et ces lois discriminatoires ont fait l’objet de critiques internationales. En mai, 20 États membres de l'Union européenne ont publié une déclaration commune pour condamner les mesures législatives hongroises interdisant la Marche des Fiertés de Budapest et ont exhorté la Commission européenne à déployer tous ses outils de contrôle du respect de l'État de droit, à moins que Budapest ne revienne sur ces mesures.
La Pride est plus qu'une simple marche, c'est une célébration de l'amour, de la diversité, de l'égalité et de la liberté d'être soi-même. En Hongrie, cette liberté est menacée. Le droit de réunion pacifique est un pilier de la démocratie. Le gouvernement hongrois le considère comme facultatif.
Les dirigeants hongrois doivent revenir sur ces interdictions, abroger les lois discriminatoires et garantir que la Marche des Fiertés de Budapest puisse se dérouler publiquement et en toute sécurité. La Pride n'est pas une menace, la haine l'est.