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Le président américain Donald Trump, à droite, s’exprimait lors d'une conférence de presse tenue conjointement avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche à Washington, le 4 février 2025. © 2025 Maison-Blanche/Facebook

(Washington) – La déclaration du président américain Donald Trump du 4 février, selon laquelle les États-Unis allaient « prendre le contrôle » (« take over ») de la bande de Gaza et que la population palestinienne devrait en être évacuée, si elle était mise en œuvre, constituerait une escalade alarmante du déplacement forcé et du nettoyage ethnique des Palestiniens de Gaza, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

Le droit international humanitaire interdit le déplacement forcé permanent de la population d’un territoire occupé. Lorsqu’un tel déplacement forcé est effectué avec une intention criminelle, il s’agit d’un crime de guerre. S’il est effectué dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique contre la population civile, reflétant la politique de l’État, il s’agit d’un crime contre l’humanité.

« Une grande partie de la destruction à Gaza reflète une politique israélienne délibérée visant à rendre certaines parties de la bande de Gaza invivables », a déclaré Lama Fakih, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Aux côtés du Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont le gouvernement est responsable de cette politique et qui est recherché pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale, le président Donald Trump a suggéré de déplacer les Palestiniens à une échelle encore plus grande ; il a suggéré de “prendre le contrôle” de Gaza en tant que politique potentielle des États-Unis en réponse à la destruction à Gaza. En agissant ainsi, les États-Unis seraient non seulement complices de crimes de guerre, mais perpétreraient directement des atrocités. »

Depuis octobre 2023, les autorités israéliennes ont provoqué le déplacement forcé massif et délibéré de civils palestiniens à Gaza, beaucoup d’entre eux à plusieurs reprises, et de hauts responsables israéliens ont exprimé leur intention de déplacer la population palestinienne de Gaza.

Human Rights Watch a constaté qu’il n’y avait aucune justification plausible au déplacement forcé des habitants de Gaza et qu’il était intentionnel, ainsi que généralisé et systématique et faisait partie de la politique de l’État ; les actions israéliennes ont constitué des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, et au moins dans certaines parties de Gaza, à un nettoyage ethnique.

Les autorités israéliennes ont également délibérément infligé des conditions de vie destinées à entraîner la destruction d’une partie de la population palestinienne à Gaza, notamment en les privant délibérément de nourriture, d’eau et d’autres objets nécessaires à leur survie, ce qui constitue le crime contre l’humanité d’extermination et des actes de génocide.

En fournissant des armes à Israël, l’administration Biden a rendu les États-Unis complices de leur utilisation illégale.

Les propos de Trump au sujet de Gaza ont été dans l’ensemble rejetés, non seulement par des pays du Moyen-Orient dont l’Égypte et la Jordanie, mais aussi par de nombreux autres pays, dont l’Allemagne, l’Australie, le Brésil, la Chine, l’Irlande, le Royaume-Uni et la Russie, ainsi que par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

« Les gouvernements de divers pays devraient exprimer clairement et conjointement leur ferme opposition à l’appel de Trump au déplacement forcé des habitants de Gaza, et prendre des mesures pour empêcher de nouvelles atrocités contre le peuple palestinien », a conclu Lama Fakih.

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L’Express/AFP   

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