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Déclaration conjointe : L'attribution de la Coupe du monde de football masculin 2034 à l'Arabie saoudite met en danger des vies humaines et expose la vacuité des engagements de la FIFA en matière de droits humains

La confirmation par la FIFA de ce jour que l'Arabie saoudite accueillera en 2034  la Coupe du monde de football masculin, malgré les risques bien connus et graves pour les résidents, les travailleurs migrants et les supporters, marque un moment de grand danger. Elle devrait également marquer un moment de changement.

En tant qu’organisations mondiales et régionales de défense des droits humains, syndicats, groupes de supporters et organisations représentant les travailleurs migrants, nous sommes nombreux à souligner depuis longtemps les graves risques posés par l’accueil de grands événements sportifs en Arabie saoudite. En attribuant la Coupe du monde 2034 à l’Arabie saoudite sans véritables mesures de protection, la FIFA a aujourd’hui décidé d’ignorer nos avertissements et d’abandonner ses propres politiques en matière de droits humains.

La FIFA ne pourra jamais prétendre qu’elle n’avait pas conscience de la gravité des risques liés à l’organisation de son événement phare dans un pays où les protections des droits de l’homme sont si faibles. Les associations nationales de football qui ont voté en faveur de l’organisation de cet événement ne peuvent pas non plus le faire. Aujourd’hui, les preuves abondent : des travailleurs migrants sont exploités et victimes de racisme, des militants sont condamnés à des décennies de prison pour s’être exprimés pacifiquement, des femmes et des personnes LGBTI sont victimes de discrimination légalisée, ou des résidents sont expulsés de force pour faire place à des projets publics. Il est évident que sans une action urgente et des réformes globales, la Coupe du monde 2034 sera ternie par la répression, la discrimination et l’exploitation à grande échelle.

La FIFA a depuis longtemps reconnu qu'elle avait la responsabilité, conformément aux normes internationales en matière de droits humains, de prévenir et d'atténuer les violations et abus des droits de l'homme liés à ses activités, ainsi que de fournir des réparations aux personnes auxquelles elle a contribué. En appliquant la décision d'aujourd'hui, malgré les risques connus, la FIFA portera une lourde responsabilité pour une grande partie de ce qui va suivre.

Lors du processus d’attribution de la Coupe du monde 2034, les politiques de la FIFA en matière de droits humains se sont révélées être une imposture. Sans appel d’offres, il y avait peu de chances que les candidatures soient rejetées, quelle que soit la stratégie adoptée en matière de droits humains ou la gravité des risques encourus. Aucune consultation n’a été menée avec les personnes susceptibles d’être affectées par l’un ou l’autre des tournois, et aucune mesure spécifique ou contraignante n’a été convenue pour garantir le respect des normes internationales du travail ou des réformes plus complètes en matière de droits humains.

Au cours de la décennie à venir, nous mobiliserons la communauté des défenseurs des droits humains du monde entier pour veiller à ce que les violations et les abus commis lors de cette Coupe du monde ne soient pas ignorés et pour faire pression en faveur des changements fondamentaux nécessaires pour protéger les vies et étendre les libertés. Les autorités saoudiennes, la FIFA, les associations nationales de football, les sponsors de la FIFA et les entreprises impliquées dans la Coupe du monde – ou qui en tirent d’énormes bénéfices – ont tous des obligations et des responsabilités en matière de droits humains, et nous chercherons à les tenir responsables.

Ensemble, nous continuerons à défendre les droits de tous ceux qui, en Arabie saoudite et au-delà – travailleurs migrants, résidents, citoyens, joueurs, supporters, militants ou journalistes – pourraient être touchés par la Coupe du monde 2034. Si la population saoudienne mérite sans aucun doute de connaître la joie que le sport international peut apporter, cela ne peut se faire à aucun prix. Cela doit aller de pair avec des mesures visant à garantir les droits que leur gouvernement continue de leur refuser.

Organisations signataires

  • ALQST for Human Rights
  • Amnesty International
  • Building and Woodworkers International (BWI) (Association internationale des travailleurs du bâtiment et du bois)
  • Business and Human Rights Resource Centre (BHRRC)
  • Confédération syndicale internationale (CSI) – Afrique (ITUC-Africa)
  • Equidem
  • European Saudi Organisation for Human Rights (ESOHR)
  • FairSquare
  • Fédération internationale des travailleur-euse-s domestiques (IDWF, FITD en français)
  • Football Supporters Europe (FSE)
  • Gulf Centre for Human Rights (GCHR) (Centre du Golfe pour les droits humains)
  • Human Rights Watch
  • ILGA World – International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans, and Intersex Association
  • Jafari Jata Solution, Kenya
  • Law and Policy Forum for Social Justice (LAPSOJ), Népal (Forum juridique et politique pour la justice sociale)
  • Migrant Defenders Organisation, Kenya
  • Middle East Democracy Center (MEDC)
  • Migrant-Rights.org
  • Paurakhi Nepal
  • Shramik Sanjal, Népal
  • Solidarity Center (SC)
  • Sport and Rights Alliance (SRA)

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RFI        Ouest France

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