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L’absence de progrès à la COP29, un danger pour les droits humains

Les gouvernements devraient formuler des plans d’action climatiques ambitieux et garantir l’élimination progressive des combustibles fossiles

Une version géante du hashtag #COP29 photographiée sur le site de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Bakou, en Azerbaïdjan, le 9 novembre 2024, deux jours avant l’ouverture de cette conférence (11-22 novembre).  © 2024 Peter Dejong/AP Photo

La 29e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29), qui s’est achevée le week-end dernier, n’a pas abouti à des progrès suffisants pour maintenir les températures mondiales à 1,5 degré Celsius et éviter les pires effets du changement climatique. La COP29 s’est soldée par un objectif mondial de financement que les pays en développement jugent insuffisant pour leur permettre de lutter contre le changement climatique.

L’un des textes adoptés par la conférence n’a pas explicitement mentionné la nécessité de renoncer aux énergies fossiles, comme convenu précédemment l’an dernier dans le document final de la COP28. Aucun autre progrès n’a été accompli sur ce sujet crucial lors de la COP29.

Les communautés les plus exposées subissent depuis longtemps les impacts de l’exploitation des énergies fossiles, qu’il est impératif d’éliminer progressivement du point de vue des droits humains. Le président de l’Azerbaïdjan, le pays hôte de la COP29, Ilham Aliyev, a déclaré lors dans son discours inaugural que les énergies fossiles étaient un « don de Dieu », suggérant que les États riches de ces ressources ont le droit d’accroître leur exploitation.

La COP29 a également adopté de nouvelles règles sur le marché du carbone, visant à permettre aux pays de respecter leurs engagements envers l’Accord de Paris grâce à des projets de compensation carbone. Mais cette décision ignore un long historique de projets de ce type qui ont violé les droits fonciers des communautés rurales et largement surestimé les avantages qu’elles pouvaient en tirer sur le plan climatique.

La répression de la dissidence en Azerbaïdjan a limité la participation significative de la société civile pendant la COP29. À l’approche de la conférence, les autorités ont arrêté des dizaines de journalistes, de défenseurs des droits humains et d’autres personnes ayant critiqué le gouvernement, sur la base d’accusations fallacieuses. Les activistes pour le climat n’ont pu manifester en dehors du site de la conférence, car les rassemblements publics sont limités en Azerbaïdjan, et ils ont été invités à rester dans une salle de conférence au sein de la « zone bleue » administrée par l’ONU. Les slogans n’étaient pas autorisés, alors les manifestants ont fredonné à la place. Certains participants avec qui je me suis entretenue, dont des défenseurs des droits humains, des activistes et des journalistes, ont reconnu qu’ils s’autocensuraient et évitaient de critiquer publiquement le gouvernement azerbaïdjanais par crainte de représailles.

De telles restrictions sont inacceptables. La participation significative de la société civile et le respect des droits et libertés fondamentaux doivent être protégés dans les négociations sur le climat, car ils sont essentiels pour garantir des actions gouvernementales justes et ambitieuses pour lutter contre la crise climatique.

Les gouvernements devraient intensifier d’urgence leurs efforts pour répondre à la crise climatique en communiquant, d’ici début 2025, leurs objectifs nationaux de réduction des émissions conformes à l’Accord de Paris. Ils devraient également formuler des plans concrets pour renoncer au charbon, au pétrole et au gaz dans des délais précis.

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