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Les États-Unis sanctionnent des auteurs d’abus commis dans l’est de la RD Congo

Pour la première fois, un commandant rwandais de haut rang est visé pour son soutien au M23

Des combattants du M23 à Kibumba, près de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 23 décembre 2022. © 2022 Arlette Bashizi/Reuters

Le gouvernement des États-Unis a imposé des sanctions financières et matérielles à l’encontre de six individus, dont le général de brigade Andrew Nyamvumba, un haut commandant de l’armée rwandaise, pour leur soutien à des groupes armés qui commettent des abus dans le conflit qui sévit dans l’est de la République démocratique du Congo

Le gouvernement américain a également sanctionné le colonel Salomon Tokolonga, commandant d’un régiment des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), et quatre dirigeants ou commandants de haut rang du M23 et des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des groupes armés qui opèrent dans le Nord-Kivu.

L’offensive du M23 soutenue par le Rwanda dans l’est de la RD Congo depuis le début de l’année 2022 a entraîné la mort de civils et de nombreuses souffrances sur le plan humanitaire, ainsi que le déplacement de plus d’un million de personnes. En sanctionnant pour la première fois un commandant de haut rang des Forces rwandaises de défense (Rwanda Defence Force, RDF), les États-Unis envoient un message fort au Rwanda : son soutien au groupe armé abusif M23 n’est plus sans conséquences.

Le Trésor américain a déclaré que Nyamvumba dirigeait les opérations de la 3ème division des forces rwandaises, qui a mené des attaques contre des positions et des camps de l’armée congolaise aux côtés de combattants du M23 en 2022. En juin 2023, le groupe d’experts des Nations Unies sur la République démocratique du Congo a constaté que Nyamvumba coordonnait des opérations des forces rwandaises.

Human Rights Watch a documenté en détail les abus commis par le M23 depuis sa réémergence. Deux enquêtes publiées en juin ont révélé les atrocités commises par le groupe armé, et ont appelé à des sanctions contre ses dirigeants et les commandants rwandais qui les soutiennent.

En juillet, l’Union européenne a imposé des sanctions ciblées contre sept individus, dont le capitaine Jean-Pierre Niragire, connu sous le nom de Gasasira. L’UE s’est toutefois gardée de sanctionner d’autres commandants de haut rang ou d’exprimer des inquiétudes au sujet de la nomination du général-major Alex Kagame au commandement de la Force opérationnelle conjointe des RDF au Mozambique, alors qu’il a dirigé des opérations en RD Congo en 2022, selon les enquêteurs des Nations Unies. Les opérations des RDF au Mozambique ont reçu un soutien financier de l’UE l’année dernière.

L’UE et les États-Unis ont chacun de leur côté sanctionné le colonel Tokolonga des FARDC pour le rôle qu’il a joué dans la collaboration de l’armée congolaise avec des milices abusives dans la lutte contre le M23. Human Rights Watch a documenté les abus violents commis par ces groupes armés et a appelé l’armée congolaise à mettre fin à ce soutien et à demander des comptes aux officiers supérieurs qui en sont responsables.

Si les sanctions américaines imposent un coût à certains individus qui soutiennent les groupes armés abusifs, d’autres sanctions à l’encontre de dirigeants et de responsables de haut rang sont aussi nécessaires pour mettre fin au soutien du Rwanda au M23.

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