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Le siège de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, aux Pays-Bas, photographié en novembre 2019. © 2019 AP Photo/Peter Dejong, File

Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein.

Lorsque la Cour pénale internationale (CPI) a délivré son mandat d'arrêt à l'encontre de Vladimir Poutine en mars, j'ai écrit dans cette newsletter qu'« il ne pourrait plus voyager comme avant. » 

Aujourd'hui, je suis heureux de dire que cette prédiction se réalise.

L'Afrique du Sud a annoncé que Poutine ne se joindra pas aux autres dirigeants lors du sommet des BRICS qui se tiendra à Johannesbourg en août, pour les réunions de haut niveau qui rassembleront le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. Des préoccupations concernant l'obligation de l'Afrique du Sud, en tant qu’Etat partie de la CPI, d'aider à l'arrestation du fugitif de la CPI ont suscité un « certain nombre de consultations », ont-ils expliqué diplomatiquement. 

En réalité, Poutine voulait que le gouvernement sud-africain le laisse échapper à la justice, et le gouvernement sud-africain, sous la pression de l'opposition, a placé l'État de droit au-dessus de la politique internationale. 

Il n'est que juste et décent que l'Afrique du Sud prenne ses obligations au sérieux, compte tenu de la gravité des crimes en question. 

Les premiers mandats d'arrêt délivrés dans le cadre de l'enquête menée par la CPI sur l'Ukraine - à l'encontre de Poutine et de la commissaire russe aux droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova - concernaient l'enlèvement massif d'enfants des régions occupées par les Russes en Ukraine. Le déplacement forcé de populations d'un territoire occupé est un crime de guerre.

Bien entendu, le fait que Poutine soit limité dans ses déplacements n'apportera aucun soulagement immédiat aux Ukrainiens qui souffrent de l'invasion de la Russie caractérisée par de nombreuses atrocités. Les missiles de Moscou continuent de s'abattre jour après jour sur les immeubles résidentiels du pays.

Il est toutefois encourageant de constater que le fait d'être un fugitif international recherché pour des crimes épouvantables a un prix. À tout le moins, cela envoie un signal aux autres dirigeants et commandants militaires : si vous commettez des atrocités, vos marges de manoeuvre risquent d'être limitées, voire vos jours comptés.

Il s'agit d'une nouvelle extrêmement encourageante si l'on considère ce qui s'est passé  de manière similaire il y a huit ans. 

En 2015, Omar Al-Bachir - alors président du Soudan et recherché par la CPI pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis au Darfour - a réussi à se rendre en Afrique du Sud, malgré les pressions énormes faites pour son arrestation.

Le fait que le fugitif Poutine soit aujourd'hui incapable de faire ce que le fugitif Omar Al-Bachir a fait il y a huit ans me semble être un progrès pour la justice internationale.

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