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L'activiste hongkongais Nathan Law participe à une manifestation devant le ministère des Affaires étrangères à Berlin, le 1er septembre 2020 © 2020 Tobias Schwarz / AFP via Getty Images

Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein.

Les autorités de Hong Kong ont émis des mandats d'arrêt sans fondement à l'encontre de huit militants pro-démocratie en exil et anciens législateurs et des récompense d'un million de dollars HK (128 000 dollars américains) en échange d’information pour les retrouver.

C’est ainsi que la Chine étend sa campagne d'intimidation politique au-delà de ses frontières.

Les accusations seraient trop ridicules pour être mentionnées si elles ne démontraient pas aussi clairement l'esprit autoritaire de Pékin.

La police de sécurité nationale de Hong Kong prétend de manière absurde que ces huit personnes ont « commis des crimes graves mettant en danger la sécurité nationale ». Les accusations portées contre les individus comprennent des termes tels que « collusion avec des forces étrangères », « incitation à la sécession », « subversion » et « incitation à la subversion ». Et, ma préférée, les autorités prétendent qu'ils ont « intimidé des fonctionnaires de Hong Kong ».

Là encore, il s'agit de militants pour la démocratie et d'anciens législateurs persécutés par le gouvernement. L'idée qu'ils « intimident » les autorités, qui détiennent tous les pouvoirs, est risible.

Mais la paranoïa est également révélatrice. Hong Kong et Pékin les considèrent comme des menaces parce qu'ils considèrent toute mention de la démocratie et des droits humains comme une menace pour leur pouvoir. À tel point qu'ils n'osent pas admettre que les gens ont le droit d'avoir des opinions opposées et de les exprimer librement.

Cet absolutisme autoritaire a dévasté Hong Kong au cours des trois dernières années. Ils ont poursuivi à tort des dirigeants pro-démocratie. Ils ont démantelé des organisations de la société civile et des syndicats indépendants. Ils ont fermé le journal pro-démocratie le plus populaire, censuré des films, des livres et des chansons et imposé une « éducation patriotique ».

Ils ont également tenté d'étendre leurs pouvoirs dictatoriaux au-delà de leurs frontières. Depuis des années, Pékin harcèle ses opposants à l'étranger, porte atteinte à la liberté académique au niveau international et tente de nuire aux institutions internationales de défense des droits humains

Alors qu'elles s'apprêtent à poursuivre ces huit exilés à l'étranger, les autorités affirment qu'elles pourraient demander l'aide d'Interpol, l'Organisation internationale de police criminelle. Ce ne serait pas la première fois que la Chine tente d'abuser du système de « notices rouges » d'Interpol à des fins politiques.

L'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis - où les huit exilés vivent ou se sont réfugiés - ont tous condamné à juste titre ces mandats sans fondement et les récompenses offertes. Espérons qu'ils protègeront activement ces personnes et d'autres qui vivent sur leur territoire contre le long bras répressif de la Chine.

Mais cela ne suffit pas. Tous les gouvernements étrangers devraient tenir tête à Pékin face à ses tentatives d'étendre son emprise autoritaire. Ils devraient dire que trop c'est trop et imposer des sanctions ciblées aux responsables gouvernementaux impliqués dans de graves abus, y compris dans ces huit cas. 

Aucun gouvernement ne devrait accepter la tentative de la Chine d'exporter la persécution.

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