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Corée du Nord : Le Covid-19 utilisé comme prétexte pour sceller la frontière

Le renforcement des clôtures et le rajout de nouveaux postes de garde restreignent davantage encore les déplacements et le commerce

Carte montrant le renforcement des structures sécuritaires le long de la frontière nord-coréenne : en bleu (avant mars 2020), et en rouge (après mars 2020).

(Séoul, le 17 novembre 2022) – Le gouvernement nord-coréen a considérablement renforcé la sécurité le long de sa frontière nord, en utilisant la pandémie de Covid-19 comme justification, restreignant davantage les voyages et le commerce, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. L’analyse images satellite de la frontière sino-russe avant et après le début de la pandémie indique la nature et l'étendue des mesures prises par le gouvernement du dirigeant Kim Jong Un.

Les autorités nord-coréennes ont imposé des mesures excessives et peu utiles dans le contexte de la pandémie de  Covid-19 depuis janvier 2020. Affirmant que cela était nécessaire pour contenir le coronavirus, les autorités ont construit ou modernisé des clôtures, des postes de garde, des routes de patrouille et d'autres infrastructures à la frontière. La sécurité accrue aux frontières a presque entièrement stoppé l'activité économique transfrontalière non autorisée, ce qui a contribué à de graves pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres produits de première nécessité. Ces mesures ont également renforcé les obstacles à toute tentative de Nord-Coréens de demander l'asile à l'étranger, en violation du droit à la liberté de circulation.

« Le gouvernement nord-coréen a utilisé de prétendues mesures contre le Covid-19 pour réprimer davantage et mettre en danger le peuple nord-coréen », a déclaré Lina Yoon, chercheuse senior sur la Corée du Nord à Human Rights Watch. « Le gouvernement devrait plutôt rediriger ses efforts vers l'amélioration de l'accès à la nourriture, aux vaccins et aux médicaments, et respecter la liberté de mouvement et d'autres droits. »

Human Rights Watch a analysé des images satellite couvrant plus de 300 kilomètres de la frontière nord, qui s'étend sur 1 300 kilomètres, comparant les infrastructures de sécurité avant et après le début de la pandémie de Covid-19. Une analyse préliminaire indique que, depuis le début de 2020, les autorités ont construit de nouvelles clôtures primaires dans plusieurs zones et modernisé celles s’y trouvant déjà, mis en place des clôtures secondaires, élargi les voies de patrouille et augmenté le nombre de garnisons, de tours de guet et de postes de garde le long de la frontière.

La Corée du Nord a ratifié les principaux traités internationaux relatifs aux droits humains, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Cependant, le gouvernement viole régulièrement leurs dispositions et prend peu de mesures, voire aucune, pour promouvoir, protéger, respecter ou remplir ses obligations en matière de droits humains. En 2014, un rapport de la Commission d'enquête de l’ONU sur les droits de l'homme en Corée du Nord a conclu que des responsables gouvernementaux étaient responsables de crimes contre l'humanité contre des Nord-Coréens et d'avoir sciemment causé une famine prolongée.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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