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La Turquie emprisonne une autre défenseure des droits humains

L’arrestation de Şebnem Korur Fincancı est le dernier exemple de la répression gouvernementale contre les voix critiques et les opposants

Şebnem Korur Fincancı, présidente de l'Association médicale turque, et ex-présidente de la Fondation des droits humains de Turquie (Türkiye İnsan Hakları Vakfı, TIHV). © 2022 TIHV

Şebnem Korur Fincancı est la dernière défenseure des droits humains à être emprisonnée en Turquie ;  les autorités ont ouvert à son encontre une enquête sur de fausses allégations de « diffusion de propagande terroriste ». Şebnem Korur Fincancı est la présidente de l'Association médicale turque, ex-présidente de la Fondation des droits humains de Turquie (Türkiye İnsan Hakları Vakfı, TIHV, acronyme anglais HRFT) et professeure à la retraite de médecine légale. Son travail a été au cœur de la création du « Protocole d'Istanbul » des Nations Unies, un manuel d’importance majeure sur la façon d'identifier et de documenter les signes de torture. Elle a également travaillé sur l'exhumation de fosses communes et la documentation médico-légale de crimes de guerre dans différents pays.

L'arrestation et la détention provisoire de Şebnem Korur Fincancı ont suivi une interview qu'elle a accordée à une chaîne de télévision pro-kurde le 19 octobre. Il lui a été demandé de réagir aux allégations selon lesquelles l'armée turque aurait utilisé des armes chimiques contre le groupe armé Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la région du Kurdistan irakien ; Şebnem Korur Fincancı a répondu que la séquence vidéo qu'elle avait vue semblait montrer l'utilisation de gaz toxiques affectant le système nerveux, ce qui nécessiterait une enquête approfondie. Les médias turcs pro-gouvernementaux et le président Recep Tayyip Erdoğan ont ensuite accusé Şebnem Korur Fincancı et l'Association médicale turque de calomnier l'armée turque. Les procureurs et les tribunaux ont rapidement réagi en ordonnant son enquête et sa détention.

L'arrestation de Şebnem Korur Fincancı n’est que le dernier exemple d'une série d'affaires à motivation politique, dans le cadre de la répression généralisée menée par le gouvernement Erdoğan contre les détracteurs et les opposants. Cette semaine aussi, la police a arrêté dix autres journalistes kurdes, après les seize précédemment arrêtés, en juin dernier. Les autorités turques semblent déterminées à faire taire les voix d'experts comme Şebnem Korur Fincancı, ainsi que des journalistes qui rapportent leurs propos.

Texte complet en anglais : en ligne ici.

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