(Dnipro, 16 mars 2022) – Le théâtre frappé par une attaque russe le 16 mars à Marioupol, en Ukraine, abritait des centaines de civils, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.
Pavlo Kirilenkoa, le gouverneur de la région ukrainienne de Donetsk, a annoncé le 16 mars que les forces russes avaient bombardé le Théâtre dramatique régional de Donetsk, dans la ville assiégée de Marioupol ; des centaines d'habitants s'y étaient réfugiés. Petro Andryushchenko, adjoint du maire de Marioupol, a déclaré à Human Rights Watch que son bureau ne savait pas encore si des civils avaient été blessés ou tués, ni combien. Dans des images satellite enregistrées le 14 mars, le mot russe signifiant « enfants » apparaît clairement sur le sol, inscrits deux fois en énormes caractères cyrilliques, devant et derrière le théâtre.
« Jusqu'à ce que nous en sachions plus, nous ne pouvons pas exclure la possibilité d'une cible militaire ukrainienne aux alentours de ce théâtre, mais nous savons déjà que ce théâtre abritait au moins 500 civils », a déclaré Belkis Wille, chercheuse senior auprès de la division Crises et les conflits à Human Rights Watch. « Cela suscite de vives inquiétudes quant au choix de cette cible dans une ville où les civils sont déjà assiégés depuis des jours, et où les télécommunications, l'électricité, l'eau et le chauffage ont été presque complètement coupés. »
Les lois de la guerre exigent que les parties au conflit fassent à tout moment la distinction entre les biens civils et les objectifs militaires, et chaque partie au conflit doit faire tout son possible pour vérifier que les cibles sont des objectifs militaires. S'il existe un doute quant à l'utilisation à des fins militaires d'une structure normalement destinée à des fins civiles, tel qu'un théâtre, il faut présumer que ce n’est pas le cas. Mener une attaque contre un objectif de caractère civil est strictement interdit, de même que les attaques indiscriminées et les attaques ayant des effets disproportionnés sur les civils ; celles-ci sont susceptibles de constituer des crimes de guerre.
Les évacuations organisées de civils à Marioupol qui veulent partir devraient être facilitées, a déclaré Human Rights Watch. Toutes les parties au conflit doivent permettre l'accès humanitaire a des organismes neutres et indépendants afin d’aider les civils vulnérables à partir, y compris les personnes handicapées, les personnes âgées, les femmes enceintes, les enfants et les personnes souffrant de maladies chroniques ou graves.
Communiqué complet en anglais : en ligne ici.
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