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Afghanistan : Les forces de sécurité talibanes ont violemment battu des journalistes

L’annonce de nouvelles restrictions reflète aussi la répression accrue de la liberté d'expression

Ce journaliste d'Etilaat-e Roz a été sévèrement battu par les talibans, comme l’un de ses collègues, après qu’ils eurent tenté de couvrir une manifestation à Kaboul, en Afghanistan, le 7 septembre 2021. © 2021 Privé

(New York, le 8 septembre 2021) – Les autorités talibanes en Afghanistan ont détenu et agressé des journalistes, et ont imposé de nouvelles restrictions au travail des médias, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Les talibans devraient mettre un terme à ces agressions, lever les restrictions, et veiller à ce que les individus responsables d'abus contre des manifestants ou journalistes soient punis de manière appropriée.

Le 7 septembre 2021, les forces de sécurité talibanes ont arrêté Taqi Daryabi et Nemat Naqdi, deux journalistes du quotidien Etilaat-e Roz qui couvraient des manifestations de femmes à Kaboul. Etilaat-e Roz a rapporté que les autorités talibanes ont emmené les deux hommes dans un poste de police à Kaboul, les ont placés dans des cellules séparées et les ont sévèrement battus avec des câbles. Les deux journalistes ont été libérés le 8 septembre et ont reçu des soins médicaux dans un hôpital pour des blessures au dos et au visage.

« Les autorités talibanes ont affirmé qu'elles permettraient aux médias de fonctionner tant qu'elles 'respectent les valeurs islamiques', mais elles empêchent de plus en plus les journalistes de couvrir les manifestations », a déclaré Patricia Gossman, directrice associée pour l'Asie à Human Rights Watch. « Les talibans devraient permettre à tous les journalistes de travailler sans restrictions imposées de manière abusive, ni crainte de représailles. »

Deux journalistes afghans qui ont été sévèrement battus par les talibans, après qu’ils eurent tenté de couvrir une manifestation à Kaboul, le 7 septembre 2021. © 2021 Privé

Les autorités talibanes ont également arrêté un photojournaliste de TOLOnews, Wahid Ahmadi, le 7 septembre, alors qu’il filmait une manifestation. Elles ont confisqué sa caméra avant de le relâcher plus tard dans la journée, et ont empêché d'autres journalistes de filmer la manifestation.

Depuis début septembre, dans plusieurs villes du pays, des femmes et des filles afghanes ont manifesté contre les violations de leurs droits – notamment les droits à l'éducation et à l'emploi – par les talibans. Dans un nombre croissant de cas, des hommes ont manifesté à leurs côtés. Le 7 septembre, des centaines de personnes – femmes et hommes – ont défilé dans Kaboul en scandant des slogans critiquant les talibans.

Les forces de sécurité talibanes ont dispersé la plupart de ces récents rassemblements en frappant des manifestant·e·s, en confisquant et en endommageant des caméras et en menaçant des journalistes. Le 7 septembre, les talibans ont annoncé l’interdiction officielle de manifestations, à moins d'être approuvées à l'avance. Des journalistes ont déclaré que des responsables talibans les avaient avertis que les reportages sur les manifestations étaient désormais également illégaux.

Les commandants et les combattants talibans ont régulièrement menacé et intimidé des journalistes, dont certain·e·s ont été victimes de violences et d'assassinats ciblés.

Le droit international relatif aux droits humains proscrit les restrictions arbitraires à la liberté d'expression, y compris par le biais de l’arrestation de journalistes, l’interdiction de médias, ou la violation du droit de réunion pacifique.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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