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Ouzbékistan : Les hommes gays face au risque d'abus et d’emprisonnement

Le gouvernement devrait garantir leur droit à la sécurité personnelle, à la confidentialité et à la non-discrimination

(Berlin, le 23 mars 2021) - En Ouzbékistan, les hommes entretenant des relations sexuelles consensuelles font face au risque de détention arbitraire, de poursuites et d’emprisonnement ainsi qu'à l'homophobie, aux menaces et à l'extorsion, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. L'Ouzbékistan devrait garantir à tous les citoyens le droit à la sécurité personnelle, à la vie privée et à la non-discrimination, en dépénalisant les relations sexuelles consensuelles entre hommes.

L’Ouzbékistan, l’un des membres actuels du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, a accompli certaines réformes importantes en matière de droits humains depuis l’arrivée au pouvoir du président Shavkat Mirziyoyev en 2016. Toutefois, la criminalisation des relations homosexuelles continue d’entacher le bilan de Tachkent en matière de droits. L'article 120 du Code pénal punit les relations sexuelles consensuelles entre hommes d'une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison.

« L'article 120 du Code pénal place les hommes gays et bisexuels en Ouzbékistan dans une position très vulnérable et marginalisée, les laissant presque sans protection face au risque de harcèlement par la police et d'autres abus », a déclaré Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch. « L'Ouzbékistan devrait tourner cette triste page et et supprimer cet article lors de l’adoption de son nouveau Code pénal. »

Human Rights Watch a interrogé neuf membres et activistes de la communauté des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) en Ouzbékistan et a examiné des documents et messages sur les réseaux sociaux. Des vidéos montrant des hommes homosexuels humiliés, insultés, battus ou soumis à des abus sexuels ont été publiées en ligne par des groupes homophobes comme TashGangs. Les hommes interrogés par Human Rights Watch, qui ont demandé à rester anonymes, ont déclaré avoir subi des arrestations arbitraires, des menaces, des actes d’extorsion, des pressions psychologiques et des agressions physiques de la part de la police et d’autres personnes qui les suspectaient d’être homosexuels.

L’article 120 du Code pénal de l’Ouzbékistan, qui date de l’époque où ce pays était une république soviétique, viole les droits fondamentaux protégés par le droit international, tels que droit à la vie privée et à la non-discrimination. Seuls deux États de l'ex-Union soviétique, l'Ouzbékistan et le Turkménistan, criminalisent encore les relations homosexuelles consensuelles.

L'Ouzbékistan pourrait prochainement adopter un nouveau code pénal, mais le projet publié le 22 février conserve l’article 120, simplement avec un nouveau numéro : dans le nouveau code pénal, il s’agirait de l’article 154.

En mai 2020, le Comité des droits de l'homme des Nations Unies a appelé le gouvernement ouzbek à abroger l'article 120. Le Comité s'est dit préoccupé par les « informations persistantes concernant des actes de discrimination, de harcèlement et de violence, notamment des cas d’extorsion, d’arrestation arbitraire, de torture et d’abus sexuels, envers les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres de la part d’agents de la force publique et de particuliers, […] et de divulgation obligatoire d’informations médicales privées ». Le Comité a également noté le « degré élevé d’impunité » pour ces crimes.

Les partenaires internationaux de l’Ouzbékistan devraient exhorter ce pays à dépénaliser les relations entre personnes de même sexe, conformément à ses obligations de respecter les normes fondamentales des droits humains. L’Union européenne, dans le cadre de négociations sur les préférences commerciales accordées a l’Ouzbékistan par le biais du Système généralisé de Préférences (SPG+) devrait mettre en place un processus de surveillance des droits humains, y compris les droits des personnes LGBT, impliquant des groupes de la société civile nationaux et internationaux.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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GlobalVoices.fr (déc. 2019)

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