(Bangkok, le 24 novembre 2020) - Onze pays de la région Asie-Pacifique ont fait partie de la minorité ayant voté contre une résolution des Nations Unies s'opposant à la peine de mort, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Le 17 novembre, 120 États membres de l'ONU ont voté en faveur d'une résolution de la Troisième Commission de l'Assemblée générale des Nations Unies réitérant un appel à un moratoire sur l'utilisation de la peine capitale. En décembre, la plénière de l’Assemblée générale devrait adopter la résolution, qui montre le rejet par le monde de cette forme de châtiment intrinsèquement cruelle et irrévocable.
Seuls 39 pays ont voté contre la résolution, dont ces 11 pays de la région Asie-Pacifique : l'Afghanistan, Brunéi Darussalam, la Chine, la Corée du Nord, l'Inde, le Japon, les Maldives, le Pakistan, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Singapour et Tonga.
« Il n’est pas surprenant que parmi les gouvernements ayant voté contre un moratoire sur la peine de mort figurent certains qui sont responsables des pires violations des droits humains dans le monde », a déclaré Phil Robertson, directeur adjoint de la division Asie à Human Rights Watch. « Le fait que 11 gouvernements de la région Asie-Pacifique, dont plusieurs continuent de procéder à des exécutions, aient voté contre la résolution des Nations Unies, montre que les pays de cette région ont encore un long chemin à parcourir afin de développer des systèmes judiciaires respectueux des droits humains. »
Les pays ayant voté en faveur du moratoire devraient prendre d’urgence les mesures nécessaires pour abolir la peine de mort et faire pression sur les 39 pays qui ont voté contre la mesure pour qu’ils instaurent un moratoire sur les exécutions. Human Rights Watch s'oppose à la peine de mort en toutes circonstances, en raison de la cruauté inhérente à ce châtiment.
Il est largement admis que la Chine est le pays avec le plus grand nombre d’exécutions dans le monde, suivie par l'Iran. Selon l’organisation non gouvernementale Dui Hua, 84 000 exécutions ont eu lieu en Chine entre 2002 et 2018. Les chiffres ont baissé depuis une décision de 2007 permettant à la Cour populaire suprême de revoir toutes les condamnations à mort. Le nombre exact de condamnations à mort suivies d’exécutions en Chine est inconnu et reste un secret d'État.
Il n'a pas été possible d'obtenir des chiffres précis pour la Corée du Nord, le Vietnam et le Laos. Human Rights Watch a documenté des exécutions publiques en Corée du Nord, en particulier dans les camps de prisonniers politiques (« kwanliso »). Bien que les exécutions soient considérées comme un secret d'État au Vietnam, le ministère de la sécurité publique a signalé début 2017 que les autorités ont exécuté 429 personnes entre 2013 et 2016.
Texte complet en anglais : en ligne ici.
----------------------
Articles
Tweets
Onze pays de la région #Asie #Pacifique ont voté contre une résolution de l’#ONU s'opposant à la #peinedemort. Parmi eux, la #Chine et la #CoréeDuNord. HRW appelle les autres États à poursuivre leurs efforts en vue d'abolir la peine capitale. https://t.co/i01LgLfbOF
— HRW en français (@hrw_fr) November 26, 2020