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Arabie saoudite : Des prisonnières et prisonniers détenus au secret

Cette pratique suscite des préoccupations quant au bien-être des militantes des droits des femmes, d’un dignitaire religieux et de l’ex-prince héritier

(Beyrouth, le 6 septembre 2020) - L'Arabie saoudite a refusé à certains détenus éminents tout contact avec les membres de leurs familles et leurs avocats depuis quelques mois, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch. L’organisation a adressé au ministre des Affaires étrangères une lettre demandant l’autorisation de se rendre dans le pays et d’y effectuer des visites privées dans certaines prisons. La situation actuelle soulève de graves inquiétudes quant à la sécurité et au bien-être des détenus.

Les autorités saoudiennes ont interdit les visites de prisonniers à travers le pays depuis mars 2020, officiellement afin de limiter la propagation de Covid-19. Mais des activistes saoudiens et d'autres sources affirment que les autorités ont également refusé indûment à de nombreux dissidents emprisonnés et à d’autres détenus de communiquer régulièrement avec le monde extérieur.

« Les autorités saoudiennes semblent déterminées à intensifier les souffrances de certains détenus et de leurs proches en leur refusant la possibilité de se parler, empêchant ainsi les familles d’être rassurées quant à la situation des détenus », a déclaré Michael Page, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord à Human Rights Watch . « Tous les prisonniers devraient pouvoir communiquer sans entraves avec leurs familles et le monde extérieur, surtout en ces temps difficiles.»

L'activiste saoudienne Loujain al-Hathloul. © Privé

Un membre de la famille d’une militante des droits des femmes emprisonnée a déclaré à Human Rights Watch qu’ils n’avaient pas reçu d’appels téléphoniques de cette activiste depuis plus de deux mois. Un proche de Salman al-Awda, un éminent religieux qui est également emprisonné, a indiqué que la famille n'avait plus de nouvelles de lui depuis mai. 

Les membres de la famille d’une autre éminente militante des droits des femmes, Loujain al-Hathloul, ont indiqué sur Twitter que les autorités avaient finalement autorisé ses parents à lui rendre visite le 31 août, après qu’elle ait passé près de trois mois en détention au secret. Ils ont ajouté qu'elle avait entamé une grève de la faim six jours avant que la visite ne soit enfin autorisée.

Les autorités saoudiennes détiennent ces trois personnes depuis plus de deux ans dans des conditions qualifiées d’abusives par des sources bien informées. Elles sont visées par des charges douteuses, et leurs procès ont été ajournés à plusieurs reprises d’une manière qui viole leurs droits fondamentaux.

L'ancien prince héritier Mohammed ben Nayef est détenu sans inculpation depuis son arrestation en mars, selon ses avocats, et on ignore le lieu précis où il se trouve actuellement. 

Le contact avec le monde extérieur est un droit essentiel de tout détenu. Les normes internationales stipulent que les détenus doivent pouvoir « communiquer avec leur famille et ceux de leurs amis auxquels on peut faire confiance, à intervalles réguliers tant par correspondance qu'en recevant des visites ». 

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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