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Hong Kong : Répression sur fond de Covid-19

Pékin « réinterprète » la Constitution de Hong Kong, où des défenseurs de la démocratie sont arrêtés

L’entrepreneur et magnat des médias Jimmy Lai (vêtu d’une veste bleue), fondateur du journal Apple Daily et connu pour son soutien au mouvement prodémocratie à Hong Kong, est escortée par des policiers l’ayant arrêté à son domicile, le 18 avril 2020.  © 2020 AP Photo/Vincent Yu

(New York, le 20 avril 2020) - Les récentes mesures prises par les autorités chinoises et locales à Hong Kong contre le mouvement prodémocratie de cette ville, au milieu de la crise du Covid-19, reflètent une intensification des efforts de Pékin pour y contrôler directement le mode de gouvernance, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Ces actions violent les droits fondamentaux des résidents.

Le 18 avril 2020, la police de Hong Kong a arrêté 15 éminents dirigeants du mouvement prodémocratie, les accusant d’« organisation et participation à des assemblées illégales » lors des manifestations massives tenues en 2019. Ces arrestations ont fait suite à des déclarations du représentant du gouvernement chinois à Hong Kong, qui a réinterprété la Loi fondamentale (« Basic Law ») servant de constitution de cette ville, de manière à permettre au gouvernement chinois de s'immiscer davantage dans les affaires locales.

« L'arrestation des principaux défenseurs de la démocratie à Hong Kong sur la base d’accusations douteuses et la réécriture de facto de la Loi fondamentale sont les tristes reflets du mode de gouvernance du Parti communiste chinois », a déclaré Sophie Richardson, directrice pour la Chine à Human Rights Watch.

Le principe « un pays, deux systèmes »  a été adopté en 1990 et entériné dans la Loi fondamentale de la région administrative spéciale de Hong Kong, qui confère à cette ville un « degré élevé d'autonomie » sur toutes les questions autres que celles qui concernent les affaires étrangères et la défense. L’article 22 de cette loi, qui sert de facto de Constitution de Hong Kong, stipule : « Aucun département du gouvernement populaire central… ne peut interférer dans les affaires que la Région administrative spéciale de Hong Kong gère de manière autonome, conformément à cette loi. »

Les 15 dirigeants prodémocratie arrêtés le 18 avril ont été inculpés pour leur implication dans les manifestations tenues en août et octobre 2019. Parmi ces personnes figurent Martin Lee, avocat de 81 ans et fondateur du Parti démocrate ; Margaret Ng, avocate et ancienne parlementaire ; Jimmy Lai, un magnat des médias ; et Raphael Wong, président de la Ligue des sociaux-démocrates. Les 15 personnes ont été libérées sous caution, et leur procès devrait débuter le 18 mai au Tribunal d’instance de l’est de la ville (Eastern Magistrates’ Court).

Depuis juin 2019, les autorités ont arrêté près de 8 000 manifestants, mais n'ont poursuivi aucun officier de police soupçonné d'avoir utilisé une force excessive.

Les gouvernements étrangers devraient exhorter les autorités de Hong Kong à abandonner les charges contre les 15 activistes, à cesser d'invoquer l'article 23 en violation des droits des citoyens et à garantir le droit de se présenter et de voter aux élections du Conseil législatif. Ils devraient également envisager des sanctions contre les autorités chinoises et de Hong Kong qui portent la responsabilité de graves violations des droits humains sur ce territoire.

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2020/04/20/hong-kong-crackdown-amid-covid-19

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