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Turquie : La destitution de maires kurdes viole les droits des électeurs

Les autorités devraient mettre fin aux arrestations et aux poursuites basées sur des motifs politiques

Trois maires représentant le Parti démocratique des peuples (HDP) – Adnan Selçuk Mızraklı, Ahmet Türk et Bedia Özgökce Ertan – s'expriment lors d'une conférence de presse à Istanbul, en Turquie, le 29 août 2019, dix jours après leur destitution en raison le liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). © 2019 HDP

(Istanbul, le 7 février 2020) – La destitution et l'arrestation de maires kurdes démocratiquement élus dans le sud-est de la Turquie violent les droits des électeurs, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. Le gouvernement turc a intensifié les mesures répressives contre le Parti démocratique des peuples (Halkların Demokratik Partisi, HDP) en destituant des maires représentant ce parti d’opposition, et en entravant le bon fonctionnement de conseils municipaux.

Actuellement, 23 maires sont en détention provisoire sur la base d’allégations selon lesquelles ils auraient commis des infractions terroristes. L'un d'entre eux, Adnan Selçuk Mızraklı, qui avait été élu de la municipalité de Diyarbakir, doit comparaître le 10 février, lors de la deuxième audience du procès engagé contre lui pour « appartenance à une organisation terroriste ». Toutefois, l’acte d’accusation ne semble pas contenir des éléments de preuve étayant ces charges.

« Destituer, arrêter et juger des élus locaux kurdes comme s’il s’agissait de combattants armés, sans preuve probante d’une activité criminelle, semble être le moyen préféré du gouvernement turc pour éliminer l’opposition politique », a déclaré Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch . « Ces affaires ne sont liées à aucun effort légitime de lutte contre le terrorisme, et violent les droits des maires ainsi que des 1,8 millions d’électeurs qui ont voté pour eux. »

Les destitutions et les arrestations de maires kurdes du parti HDP ont débuté en août 2019, et se sont accélérées après l’incursion militaire des forces turques dans le nord-est de la Syrie en octobre 2019. Depuis lors, les tribunaux ont ordonné que les maires soient maintenus en détention préventive en attendant l’achèvement des enquêtes menées pour liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une faction politique armée.

À ce jour, 32 maires représentant le HDP ont été démis de leurs fonctions et remplacés par des « administrateurs » de provinces et de districts nommés par Ankara.

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2020/02/07/turkey-kurdish-mayors-removal-violates-voters-rights

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