(Beyrouth, le 15 avril 2019) - Les autorités saoudiennes devraient immédiatement libérer l'éminent avocat et défenseur des droits humains Waleed Abu al-Khair, condamné en 2014 à 15 ans de prison uniquement pour son action pacifique en faveur des droits humains, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch.
La Cour pénale spécialisée – le tribunal saoudien chargé des affaires terrorisme – a condamné Abu al-Khair en juillet 2014, principalement pour ses commentaires aux médias et ses tweets critiquant le bilan de l’Arabie saoudite en matière de droits humains, ainsi que la sévérité des peines prononcées même dans des cas de critiques exprimées de manière pacifiques. Outre le verdict d’une peine de 15 ans de prison, le tribunal a également imposé à Abu al-Khair une interdiction de voyager durant 15 ans après avoir purgé cette peine, ainsi qu’une amende de 200 000 riyals (soit environ 53 000 dollars US, ou environ 47 000 euros).
« Étouffer toute contestation pacifique par le biais de peines de prison aberrantes reflète l’absence de volonté du gouvernement saoudien de mener de sérieuses réformes politiques et civiles », a déclaré Michael Page, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.
En reconnaissance de son travail en faveur des droits humains, Waleed Abu al-Khair s’est vu décerner plusieurs prix prestigieux, y compris le Prix Olof Palme en 2012, le Prix Ludovic-Trarieux en 2015, et le Prix des droits de l’homme du Barreau du Haut-Canada (Law Society of Upper Canada) en 2016.
De nombreux autres dissidents saoudiens pacifiques condamnés à des peines de prison sévères uniquement pour leur travail en faveur des droits humains devraient être libérés immédiatement, selon Human Rights Watch. Parmi ces activistes figurent les hommes et des femmes suivant(e)s : Loujain al-Hathloul, Nouf Abdelaziz, Mayaa al-Zahrani, Hatoon al-Fassi, Samar Badawi, Nassema al-Sadah, Abdulaziz al-Shubaily, Mohammed al-Qahtani, Abdullah al-Hamid, Fadhil al-Manasif, Abdulkareem al-Khodr, Fowzan al-Harbi, Raif Badawi, Saleh al-Ashwan, Abdulrahman al-Hamid, Zuhair Kutbi, Alaa Brinji, Nadhir al-Majed, Issa al-Nukheifi, Essam Koshak, Mohammad al-Otaibi, Abdullah al-Attawi, et Fahad al-Fahad.
« Chaque jour passé par Waleed Abu al-Khair derrière les barreaux signifie que le plan de "réforme" du prince héritier Mohammed ben Salmane est dénué de sens », a affirmé Michael Page.
Communiqué complet en anglais :
www.hrw.org/news/2019/04/15/saudi-arabia-5-years-activist-still-behind-bars
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Tweets
#ArabieSaoudite : HRW a réitéré son appel à la libération de l'#avocat Waleed Abu al-Khair, ainsi que d’autres activistes saoudien(ne)s injustement emprisonné(e)s. https://t.co/nUC6k2f1Kn #MBS
— HRW en français (@hrw_fr) 15 avril 2019
Et aussi (juin 2019)…
#ArabieSaoudite : arrêté à l’âge de 13 ans après avoir participé à des manifestations, Murtaja Qureiris, âgé aujourd’hui de 18 ans, risque désormais la #peinedemort. Forte préoccupation d’Amnesty International, partagée par HRW. https://t.co/aZGxoO3r5F via @LeParisienMonde
— HRW en français (@hrw_fr) 10 juin 2019