(Beyrouth, le 18 novembre 2018) - La police et les forces de l’Agence nationale de sécurité (ANS) en Égypte ont arrêté au moins 40 défenseurs des droits humains, avocats et activistes politiques dans le cadre d’une campagne de répression menée depuis fin octobre 2018, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Plusieurs personnes arrêtées fournissaient un soutien humanitaire et juridique à des familles de prisonniers politiques.
Human Rights Watch a mené des entretiens avec un avocat, un défenseur des droits humains et deux activites politiques, qui sont en contact direct avec les familles des personnes détenues. Ces sources ont indiqué que les forces de sécurité n'avaient présenté aucun mandat d'arrêt lors des opérations, et que, lorsque les familles ou avocats avaient tenté de savoir où les personnes arrêtées se trouvaient, les autorités n’avaient pas divulgué ces informations. Dans certains cas, il semble s’agir de disparitions forcées. Huit femmes figuraient parmi les personnes arrêtées ; trois d’entre elles ont été libérées, mais les autres personnes arrêtées sont toujours détenues dans des lieux tenus secrets.
« La répression exercée par les agences de sécurité égyptiennes s’étend maintenant aux hommes et aux femmes qui tentaient courageusement de venir en aide aux personnes disparues et de mettre fin à cette pratique abusive », a déclaré Michael Page, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch pour. « Le gouvernement veut apparemment anéantir les derniers bastions de la société civile égyptienne.
Parmi les personnes arrêtées figurent des activistes ayant des liens avec l’organisation Coordination égyptienne pour les droits humains et les libertés (Egyptian Coordination for Rights and Freedoms, ECFR), dont le directeur exécutif, l’avocat Ezzat Ghoniem, est détenu au secret depuis le 4 septembre, en dépit d'une décision judiciaire de le libérer.
L’une des personnes arrêtées est Hoda Abdel Moneim, une avocate âgée de 60 ans qui était précédemment membre du Conseil national officiel pour les droits de l'homme. Elle était aussi précédemment porte-parole de la Coalition des femmes révolutionnaires pour l’Égypte, une organisation islamiste qui s’opposait au départ forcé de l’ancien Président Mohamed Morsi.
Selon les sources, les autorités ont libéré trois femmes détenues sans inculpation, quelques jours après leur arrestation et leur détention au quartier général Cheikh Zayed de l’ANS, au sud-ouest du Caire. Human Rights Watch et d'autres organisations ont précédemment documenté que des prisonnier détenus au secret au siège de l'ANS y avaient été torturées.
Les autorités égyptiennes devraient immédiatement révéler le lieu où se trouvent les détenus, libérer toutes les personnes arrêtées uniquement pour avoir exercé leurs droits, et traduire rapidement les autres en justice afin qu'un juge puisse examiner la légalité de leur détention, a déclaré Human Rights Watch.
Communiqué complet en anglais
www.hrw.org/news/2018/11/18/egypt-mass-arrests-lawyers-activists
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Mai 2019
#Egypte : nous apprenons à l'instant la libération prochaine de Me Masom Marzok, annoncée par son avocat @Khaledali251. Il était détenu depuis août 2018 pour avoir publiquement critiqué le régime.https://t.co/mhk6NcbtVY@annesouleliac @hrw @ASF_NGO @Avocats_Paris @CNBarreaux
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