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La liberté et la justice chères à Macron devraient aussi valoir pour l’Azerbaïdjan

Le président Macron devrait appeler l’Azerbaïdjan à libérer les voix critiques injustement détenues

À gauche : le président français Emmanuel Macron (lors d'un discours prononcé au siège de la CEDH à Strasbourg, le 31 octobre 2017).  À droite : le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev (lors d’une conférence de presse à Berlin, le 7 juin 2016). © 2016, 2017 Reuters

Pour la première fois depuis son élection, le Président Macron reçoit à l’Elysée son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliyev.

Cette rencontre a lieu alors qu’une répression féroce est en cours en Azerbaïdjan. Il est donc crucial que l’échange entre les deux présidents ne fasse pas l’impasse sur la question des droits humains.

Les autorités azerbaïdjanaises ont redoublé d’efforts pour faire taire les voix s’élevant contre le gouvernement. Des dizaines d’activistes, de journalistes, de blogueurs et de défenseurs des droits humains ont été arrêtés. Quelques-uns ont été libérés en 2015 et 2016, mais depuis, plusieurs autres journalistes et activistes se sont retrouvés derrière les barreaux. Beaucoup ont dû fuir le pays et d’autres sont toujours interdits de voyager à l’étranger pour des motifs politiques.

En adoptant des lois rendant quasi impossible l’obtention de subventions étrangères par les groupes de défense des droits humains, les autorités ont anéanti la société civile du pays, autrefois si dynamique. L’Azerbaïdjan réprime aussi les médias critiques, bloque les principaux sites web indépendants, et use de sanctions disciplinaires ou de radiations du barreau pour entraver le travail des avocats indépendants.

L’Azerbaïdjan n’a en outre eu de cesse d’ignorer les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, ainsi que l’enquête de son Secrétaire général sur la détention illégale de l’activiste politique de premier plan Ilgar Mammadov, condamné à 7 ans de prison en 2014, sur la base de motifs fallacieux.

Dans la droite ligne du soutien qu’il a exprimé au Conseil de l’Europe en octobre dernier, le président français devrait exhorter l’Azerbaïdjan à respecter ses obligations en tant que membre de cette institution. Il devrait exprimer publiquement sa réprobation quant à la répression impitoyable menée sous Aliyev et appeler ce dernier à libérer immédiatement tous les défenseurs des droits humains, journalistes et activistes injustement emprisonnés, au premier rang desquels Ilgar Mammadov, et à lever les restrictions de tous ordres qui étouffent la société civile.

Macron proclame avec force sur la scène internationale l’importance de la liberté et de la justice pour la diplomatie française. Sa rencontre avec Aliyev devrait être l’occasion de faire la démonstration que la France ne tournera pas le dos à ces valeurs fondamentales dans ses relations avec l’Azerbaïdjan.  

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