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Sept jeunes activistes congolais arrêtés pour avoir exigé la libération de leurs collègues

« L’activisme n’est pas un crime »

Le 11 juillet 2018, à Goma, dans l’est de la RD Congo, des activistes des mouvements citoyens Filimbi et LUCHA RDC Afrique réclament de manière pacifique la libération de leurs collègues détenus à Kinshasa, la capitale, depuis décembre 2017. © 2018 Privé

En République démocratique du Congo, les autorités ont arrêté sept activistes mercredi dans la ville de Goma, dans l’est du pays, après un sit-in devant la MONUSCO, la mission de maintien de la paix de l’ONU. Les activistes avaient présenté un mémorandum appelant à la libération de leurs collègues activistes détenus dans la capitale, Kinshasa, entonné des chants de protestation, et affiché des banderoles avec des messages tels que « Libérez nos amis » et « L’activisme n’est pas un crime ».

« Nous chantions de manière pacifique devant la MONUSCO », a déclaré à Human Rights Watch un activiste du mouvement citoyen Filimbi qui a échappé à l’arrestation. « Quand nous commencions à partir, des policiers sont arrivés et nous ont encerclés. Puis ils sont venus vers nous et nous avons couru vers la base. Ils ont alors arrêté sept personnes parmi nous et les ont emmenées à bord d’une jeep privée. »

L’un des activistes détenus a déclaré qu’ils avaient été emmenés au poste de police de la mairie, où des policiers leur ont donné des coups de pied et ont frappé certains d’entre eux à coups de crosse.

Les activistes des mouvements de jeunes Filimbi et LUCHA RDC Afrique – Christophe Muissa, Patrick Kambale Nguka, Eustache Hangi Kyaviro, Jackson Lumoo Hangi, Urbain Mesi Mumbere, Espoir Muhimuka et Emmanuel Binyenye – ont été libérés plus tard dans l’après-midi.

Les activistes avaient organisé ce sit-in pour soutenir Carbone Beni, le coordinateur national de Filimbi, ainsi que les activistes de Filimbi Grâce Tshunza, Mino Bompomi, Cédric Kalonji et Palmer Kabeya qui comparaissaient devant un tribunal à Kinshasa ce jour-là. Détenus depuis décembre, ils sont accusés notamment d’ « outrage au chef de l’État » et de « trouble à l’ordre public par la propagation des fausses informations ».

Au cours des procédures judiciaires, observées par Human Rights Watch, les avocats des activistes ont réfuté ces accusations, indiquant que les activistes avaient seulement relayé un message du Comité laïc de coordination (CLC) de l’Église catholique, qui avait appelé à une marche pacifique le 31 décembre pour protester contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila au-delà des deux mandats que lui autorise la Constitution. Les autorités congolaises ont brutalement réprimé cette marche ainsi que deux autres marches qui ont suivi.

La défense a également soutenu que les déclarations faites par les prévenus sous la torture alors qu’ils étaient détenus au secret devaient être considérées comme nulles et non avenues. Le tribunal a rejeté leur requête, invoquant des motifs de procédure.

La mise en liberté provisoire avait auparavant été refusée aux activistes, malgré la détérioration de l’état de santé de Beni. Leur procès doit reprendre le 19 juillet. Les autorités devraient enfin mettre fin à leurs souffrances, abandonner ces accusations motivées par des considérations politiques et les libérer.

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