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Possibilités réduites pour les candidats de l’opposition au Rwanda

Une nouvelle réglementation instaure le contrôle des réseaux sociaux

Une femme rwandaise vote lors du référendum de décembre 2015 sur l'adoption d’un amendement constitutionnel permettant au Président Paul Kagame de briguer un troisième mandat. © 2015 Reuters

Mise à jour : Le 1 juin 2017, Commission électorale nationale (NEC) du Rwanda a annulé sa décision obligeant les partis ou les individus souhaitant faire campagne sur Facebook, Twitter, WhatsApp, Instagram, YouTube ou d’autres sites internet à soumettre le contenu à la pour approbation 48 heures à l’avance. Ceci a fait suite aux critiques émanant du Rwanda et à des déclarations fermes des États-Unis, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de l’Allemagne et de l’Union européenne exprimant leurs vives préoccupations quant aux restrictions en matière de réseaux sociaux.

Les récentes élections au Rwanda ont vu un résultat habituel : soutien massif au Front patriotique rwandais (FPR), face à une poignée de candidats d’opposition.

Le Président Paul Kagame a remporté les élections présidentielles de 2003 avec plus de 95 % des suffrages et recueilli 93 % des voix en 2010. Le FPR a gagné les élections parlementaires de 2008 avec environ 79 % des voix et remporté celles de 2013 avec 76 % des suffrages. La victoire du oui, avec 98,4 % des voix au référendum de 2015, permet au Président Kagame de rester au pouvoir jusqu’en 2034.

Alors que le FPR remportait victoire sur victoire, les chefs de l’opposition et leurs partisans soutenaient que des opposants politiques avaient été tués, fait l’objet de disparitions forcées, emprisonnés, or entravés par des obstacles administratifs.

Le Président Kagame briguera un troisième mandat aux élections d’août. Un parti d’opposition est inscrit et trois candidats seulement ont déclaré vouloir se présenter contre Kagame et le FPR.

En dépit des médiocres perspectives des candidats de l’opposition, le gouvernement ne prend aucun risque. Le 1er mai, de nouvelles règles limitant l’utilisation des médias sociaux par les candidats ont été promulguées. La réglementation impose aux partis ou aux personnes désirant faire campagne sur Facebook, Twitter, WhatsApp, Instagram, YouTube, ou d’autres sites Internet, d’en faire approuver le contenu par la Commission électorale nationale (NEC) 48 heures à l’avance.

L’utilisation du smartphone progressant rapidement au Rwanda, les médias sociaux seront un moyen important et relativement peu onéreux pour les candidats de contacter des milliers d’électeurs, de critiquer les politiques du gouvernement et de proposer des solutions de rechange.

Charles Munyaneza, secrétaire exécutif de la NEC a récemment déclaré que la règle est « une réglementation nécessaire dans le cas d’élections ». Or, un règlement dont l’objectif principal est de limiter la capacité d’un candidat de faire campagne et de dialoguer avec les électeurs n’est pas « nécessaire », ce n’est rien moins que de la censure et une attaque flagrante de la liberté d’expression.

Pour un grand nombre de Rwandais, les élections de cette année sont un fait accompli, avec ou sans cette nouvelle règle. Il est certain cependant, qu’avec cette règle, tout débat critique sera encore davantage étouffé. 

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