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La France et le Royaume-Uni abandonnent les enfants non accompagnés à Calais

Préoccupations concernant le démantèlement des camps prévu pour la semaine prochaine.

Ce lundi, le gouvernement français a l'intention de démanteler les camps de migrants connus sous le nom de « la jungle » à Calais. Cela pourrait être particulièrement néfaste pour les enfants non-accompagnés. Au cours de la dernière démolition, 129 enfants ont été portés disparus. Aujourd'hui, la police française estime que 900 enfants non-accompagnés vivent dans le camp, alors que certaines organisations non gouvernementales estiment qu'il pourrait y en avoir de 1 300 à 1 600.

Le « Kid’s Café » fournissait de la nourriture et un espace sûr pour les enfants non-accompagnés vivant dans le grand camp de migrants dans la périphérie de Calais, France.  © 2016 Daniil Ukhorskiy/Human Rights Watch

Personne ne prétendra que le camp est un lieu propice pour ces enfants. Les conditions y sont terribles. Il commence à faire froid et à pleuvoir. Les enfants vivent dans des tentes et des abris fragiles et n’ont accès qu’à très peu de services ou d'informations sur les possibilités qui s’ouvrent à eux. Les organisations non gouvernementales fournissent quelques services juridiques, ainsi que de la nourriture, des vêtements et des espaces sûrs pour que les enfants se détendent pendant quelques heures. Mais les enfants restent exposés au risque d'exploitation, de violence et de trafic sexuels.

Mais ces risques augmenteront si le camp est détruit sans que ni la France ou le Royaume-Uni ne fournissent des soins et une protection adéquate aux enfants.

Joshua (nom d’emprunt), un garçon érythréen âgé de 15 ans qui vit à Calais depuis cinq mois, ne fait pas exception. Il vit entassé dans une tente avec trois amis. Lorsque nous avons rencontré Joshua, il était au Kids Café, un espace sûr où les enfants peuvent obtenir de la nourriture, se détendre et apprendre. Joshua nous a confié qu’il avait été aspergé de gaz lacrymogène par la police plus d'une fois et qu’il ressentait que les policiers « nous haïssent ».

Chaque soir, il tente de rejoindre l'Angleterre, l'objectif de la plupart des enfants et des adultes dans le camp. « Nous essayons d'y aller, nous mangeons, nous dormons. Voilà notre vie ». Joshua veut aller en Angleterre parce qu'il parle anglais et voit des opportunités là-bas.

Les organisations avec qui nous avons parlé ont estimé qu’entre 300 et 400 mineurs non-accompagnés à Calais seraient admissibles pour entrer au Royaume-Uni en vertu de la réglementation européenne sur l'asile, sur la base des liens familiaux. Le Royaume-Uni a également le pouvoir discrétionnaire d’accepter d'autres enfants, comme Joshua, qui n’ont pas de liens familiaux.

Mais vendredi soir, seulement 80 enfants environ étaient arrivés au Royaume-Uni.

La plupart des enfants vont rester en France. Joshua n'avait pas été informé de la possibilité de rester en France et il a affirmé qu'il croyait que la France ne voulait pas de lui. Ceux qui souhaitent demander l'asile en France sont coincés car il y a peu de places disponibles dans les centres d'accueil pour le moment.

Les gouvernements français et britannique ont la responsabilité de trouver un abri sûr pour ces enfants avant que le camp ne soit démantelé. Les gouvernements français et britannique devraient à présent passer rapidement à l’action pour s’assurer que Joshua ainsi que les autres enfants non-accompagnés à Calais soient protégés et pour leur donner une chance d'avoir un avenir.

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