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(Berlin) – Le conflit armé qui sévit dans l'est de l'Ukraine fait de nombreuses victimes parmi les civils, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui dans son (version abrégée en français).

Le cessez-le-feu intervenu en septembre 2015 a considérablement réduit les hostilités lors desquelles de sérieuses violations du droit international humanitaire avaient causé de graves préjudices à l'encontre des civils ; or, il n'en reste pas moins que les individus qui se trouvent dans les zones de conflit font l'objet de menaces répétées en matière de sécurité et de droits.

Un habitant d’Oleksandrivka, dans l’est de l’Ukraine, devant les décombres de la maison de sa fille et de son mari, qui ont perdu la vie quand une roquette a frappé leur garage le 16 janvier 2015. © 2015 Human Rights Watch


« Le conflit actif se transforme peut-être en conflit larvé, mais dans l'est de l'Ukraine, la nécessité de protéger les civils et de garantir leurs droits doit rester primordiale pour toutes les parties », a déclaré Yulia Gorbunova, chercheuse à la division Europe et Asie centrale de Human Rights Watch. « Ni les instances ukrainiennes ni les autorités rebelles ne devraient ignorer voire bafouer les droits humains dans les opérations qu'elles mènent dans l'est du pays. »

Dans son Rapport mondial 2016, dont la version anglaise de cette 26e édition comprend 659 pages, Human Rights Watch passe en revue les pratiques en matière de droits humains dans plus de 90 pays. Dans son essai introductif, le directeur exécutif Kenneth Roth explique que la propagation des attaques terroristes au-delà du Moyen-Orient ainsi que les flux massifs de réfugiés cherchant à fuir la répression et les conflits ont conduit de nombreux gouvernements à restreindre les droits humains dans un effort peu judicieux visant à protéger la sécurité de leurs pays. Dans le même temps, des gouvernements autoritaires partout dans le monde, craignant la contestation pacifique dont l’effet est souvent amplifié par les médias sociaux, ont entamé à l’encontre d’organisations indépendantes la plus intense vague de répression de ces dernières années.

Des mines et autres restes d'explosifs de guerre tuent et blessent des civils, notamment des enfants, a déclaré Human Rights Watch. Les restrictions gouvernementales relatives aux mouvements vers et en provenance des zones contrôlées par les rebelles gênent les civils qui ont besoin d'avoir accès aux services sociaux, aux prestations gouvernementales et aux médicaments. Les groupes rebelles interdisent ou entravent les activités des groupes humanitaires dans les régions de Donetsk et de Luhansk, empêchant l'accès des civils à l'aide humanitaire.

Tant les forces rebelles que gouvernementales ont perpétré des attaques aveugles qui ont coûté la vie à des civils. Les forces rebelles et gouvernementales ont été mises en cause par des allégations crédibles de torture et de traitements dégradants à l'encontre de détenus. Rares sont les abus qui font l'objet d'enquêtes.

En 2015, le gouvernement a pris des mesures controversées visant à restreindre la liberté d'expression, notamment par le biais d'une législation interdisant les symboles du communisme et criminalisant la propagande de l'idéologie communiste. Les autorités présentent un bilan contrasté en ce qui concerne leur réponse au mouvement des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (la communauté LGBT) et tant l'homophobie que l'intolérance demeurent généralisées.

La situation relative aux droits humains en Crimée sous l'occupation russe demeure répressive, les voix dissidentes étant habituellement réduites au silence. Les individus qui ont refusé de prendre la citoyenneté russe pour conserver leur nationalité ukrainienne se sont heurtés aux difficultés et à la discrimination dans leur accès à l'éducation, au travail et aux prestations sociales.

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