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Kirghizistan : Une chercheuse de HRW s’est vu refuser l’entrée dans le pays

Les autorités devraient lever cette interdiction et autoriser Mihra Rittmann à poursuivre son travail

(Berlin, le 4 décembre 2015) – Des agents des services d'immigration kirghizes ont refusé à une chercheuse de Human Rights Watch l’entrée dans le pays le 2 décembre, l’informant qu'elle avait été interdite de sejour. Mihra Rittmann, chercheuse sur l’Asie centrale et directrice du bureau de Bichkek, la capitale du Kirghizstan, a été déclarée « persona non grata », selon l’ordonnance faisant état de ce refus d’admission. Peu après son arrivée à l’aéroport de Bichkek, elle a été obligée de prendre un avion quittant le pays.

L'ordonnance, que Human Rights Watch a pu lire, indique que Mihra Rittmann a violé la législation kirghize en matière d’immigration, sans toutefois fournir d’informations complémentaires. Aucun motif crédible ne peut justifier l’interdiction de séjour imposée à Mihra Rittmann, selon Human Rights Watch qui interprète cette mesure comme une ingérence directe dans sa capacité à poursuivre ses activités régulières de surveillance de la situation des droits humains au Kirghizistan.

« Interdire à une chercheuse de Human Rights Watch d’entrer au Kirghizistan est une mesure sans précédent et une source de vive inquiétude », a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. « Les autorités kirghizes devraient immédiatement lever cette interdiction et autoriser à nouveau Mihra Rittmann à retourner à Bichkek afin d’y poursuivre sans entraves son travail. »

Cette mesure déplorable est un signe extrêmement négatif, alors même que le Kirghizistan – la seule démocratie parlementaire en Asie centrale – cherche à se présenter comme un pays déterminé à améliorer sa situation des droits humains et à autoriser toutes les organisations de défense de ces droits à y travailler. En novembre dernier, le Kirghizstan a voté en faveur d'une résolution des Nations Unies soulignant le rôle important joué par les défenseurs des droits humains jouent dans « l’édification et […] la préservation de sociétés viables, ouvertes et démocratiques ».

La décision d'interdire Mihra Rittmann à retourner dans le pays survient par ailleurs peu avant l’accession du Kirghizistan à l’un des sièges du Conseil de droits de l'homme des Nations Unies, prévue en janvier 2016. Human Rights Watch travaille sur les questions relatives aux droits humains au Kirghizistan depuis le milieu des années 1990, et avait à ce jour mené un dialogue constructif avec les autorités à ce sujet, y compris lors de la publication en octobre dernier d’un rapport sur le problème de la violence conjugale dans ce pays.

Communiqué intégral en anglais :

www.hrw.org/news/2015/12/03/kyrgyzstan-rights-group-representative-banned

À lire aussi :

Le Figaro / AFP 04.12.15

 

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