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On ignore si le placement en détention par les autorités israéliennes de la députée palestinienne Khalida Jarrar est lié à son plaidoyer passionné en faveur des droits des prisonniers palestiniens, ou à sa nomination au comité chargé de donner suite à la récente adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale. Le gouvernement israélien garde le silence à ce sujet. Mais une chose est claire : cette affaire est entachée de violations des procédures régulières.

Vers une heure du matin le 2 avril, les forces de sécurité israéliennes ont fait irruption dans le domicile de Khalida Jarrar à Ramallah en Cisjordanie, et l'ont arrêtée. Selon ses avocats, ils l’ont emmenée dans une colonie israélienne en Cisjordanie, puis dans une base militaire, suivie d’une deuxième base où ils l’ont soumise à un interrogatoire durant toute la matinée, avant de finalement la transférer vers une prison en Israël. Le 5 avril, le commandant militaire israélien de la Cisjordanie a ordonné la détention administrative de Khalida Jarrar pour une durée de six mois.

La  législation israélienne autorise l'armée à placer n’importe quelle personne palestinienne en détention sans inculpation ni procès, si un juge militaire estime qu’il existe des preuves équivalentes à des  « motifs raisonnables de croire » que cette personne pose un « danger pour la sécurité » du pays. L'armée n’a aucune obligation de présenter ces preuves à la personne détenue. Le juge militaire est habilité à approuver un ordre de l’armée imposant le placement en détention pour une durée initiale maximale de six mois, pouvant être renouvelée indéfiniment.

La Quatrième Convention de Genève, qui régit les situations d’occupation militaire, n’autorise la détention temporaire de civils sans inculpation que si la puissance occupante juge cette mesure «  nécessaire pour d’impérieuses raisons de sécurité ». Or, il est trop facile pour les autorités israéliennes de faire cette allégation dans le cas des Palestiniens soumis à la détention administrative – soit plus de 400 détenus – puisque ceux-ci sont privés de la possibilité de contester dans un contexte équitable les éléments de preuves retenus contre eux.

Khalida Jarrar, députée du Parlement palestinien âgée de 52 ans, est membre du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), un parti politique qu’Israël qualifie d’ « organisation terroriste illégale ».  Le FPLP a une branche armée qui a commis des attaques contre des civils israélien, que Human Rights Watch a condamnées dans le passé, y compris en novembre dernier. Toutefois, l'armée israélienne n'a pas accusé Khalida Jarrar d’avoir un lien quelconque avec ces attaques.

Article intégral en anglais : https://www.hrw.org/news/2015/04/09/dispatches-israel-locks-palestinian-lawmaker

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