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Le mépris du gouvernement hongrois pour la société civile

Le gouvernement hongrois continue de démontrer son mépris à l’égard la société civile. Dernièrement, les autorités ont pointé du doigt les ONG qui reçoivent des fonds du gouvernement norvégien.

Ces réclamations sont liées au différend actuel opposant les deux gouvernements, avec Budapest qui accuse Oslo d’interférer dans les affaires politiques hongroises en finançant des organisations de la société civile hongroise.

Le 19 juin, l’Union hongroise pour les libertés civiles (l’une des principales organisations hongroises de défense des droits humains), la NANE (une organisation de défense des droits des femmes), ainsi que Transparency International, K-Monitor et Atlatszo (trois organisations anti-corruption) ont reçu des lettres du Bureau de contrôle gouvernemental (KEHI) en charge des inspections financières, pour leur demander de fournir des informations sur leurs activités financées par des fonds norvégiens. On ignore encore combien d’autres organisations ont reçu ce type de lettre.

Cette demande du gouvernement fait suite à l’inspection financière menée le 3 juin à l’encontre de trois ONG hongroises qui bénéficient également de subventions norvégiennes. Avant ces inspections arbitraires, le Bureau du Premier ministre hongrois avait déjà publié une liste de treize ONG qui ont reçu des subventions de Norvège, les accusant d’être « problématiques » et « orientées à gauche ».

Ces accusations ne sont pas restées sans réponse : les treize ONG hongroises ont appelé la communauté internationale à faire preuve de solidarité envers la société civile hongroise, et certains bailleurs de fonds internationaux se sont exprimés publiquement. Le gouvernement des Etats-Unis a exprimé sa préoccupation au sujet de l’évolution de cette situation.

Le harcèlement des ONG par le gouvernement hongrois ne fait qu’aggraver son bilan déplorable en matière de fragilisation des mécanismes censés limiter le pouvoir de l’Exécutif. Une telle politique est indigne de la part d’un État membre de l’UE.

L’UE doit briser le silence face à cette Hongrie qui méprise ouvertement l’une des valeurs fondamentales de l’Union : la protection et le soutien des défenseurs des droits humains. Avec quelle crédibilité les autorités européennes peuvent-elles pousser des États tiers à défendre les droits humains et à modifier leurs lois, quand elles échouent à faire appliquer ces mêmes principes par leurs États membres ? Il est temps pour Bruxelles de défendre et de soutenir ses propres valeurs-phares quand l’un des membres de l’UE les viole.

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