(Genève, le 16 mai 2014) – Les gouvernements reconnaissent de plus en plus les dangers potentiels présentés par les armes entièrement autonomes, ou « robots tueurs », a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. La première réunion multilatérale sur les systèmes d’armes s’est achevée le 16 mai 2014, aux Nations Unies à Genève.
Durant la réunion, de nombreux gouvernements ont exprimé leur soutien à l’égard de la nécessité de garantir un contrôle humain significatif dans le cadre de toute décision liée à la détermination de cibles et aux attaques en temps de guerre, a indiqué Human Rights Watch.
« Il est désormais largement reconnu que le problème des ‘ robots tueurs’ doit être traité de toute urgence », a déclaré Mary Wareham, directrice de plaidoyer à la division Armes de Human Rights Watch et coordinatrice de la Campagne pour interdire les robots tueurs (Campaign to Stop Killer Robots). « L’appel à une interdiction préventive des systèmes d’armes entièrement autonomes est devenu un élément central du débat. »
Les armes entièrement autonomes n’ont pas encore été développées, mais la technologie évolue vers de plus en plus d’autonomie. De telles armes seraient capables d'identifier et de tirer sur des cibles sans autre intervention humaine.
Un total de 87 pays ont participé pendant quatre jours à la réunion d'experts sur les systèmes d'armes létales autonomes, organisée dans le cadre de la Convention sur les armes classiques. Les participants ont examiné les préoccupations d’ordre technique, éthique et sociétal, juridique et opérationnel soulevées par ces armes.
Lors de leur prochaine réunion annuelle, le 14 novembre, les 117 États qui ont adhéré à la Convention sur les armes classiques devront décider s’ils poursuivent le processus.
Human Rights Watch soutient une action urgente pour traiter la question des armes entièrement autonomes dans toutes les instances et exhorte les gouvernements à convenir d’un travail plus formel et approfondi pour négocier un nouveau protocole de la Convention sur les armes classiques afin d’interdire ces armes de façon préventive.
L’adoption en 1995 d’un protocole international interdisant les armes à lasers aveuglantes est un exemple frappant d’une arme interdite de façon préventive avant d’être mise en service ou utilisée, selon Human Rights Watch.
Human Rights Watch est un membre fondateur et coordinateur de la Campagne pour interdire les robots tueurs, la coalition internationale de 51 organisations non gouvernementales dans une vingtaine de pays qui a été créée en avril 2013. Le 12 mai 2014, vingt lauréats du prix Nobel ont publié une déclaration conjointe soutenant l’appel de la campagne à une interdiction préventive de l’élaboration, de la production et de l’utilisation des armes entièrement autonomes.