(Genève) – Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a clairement affirmé, le 28 mars 2014, que les dirigeants de la Corée du Nord devraient être traduits en justice par le biais d'une initiative du Conseil de sécurité.
Dans une résolution, le Conseil des droits de l'homme a approuvé le rapport publié le 17 mars par sa Commission d'enquête sur la Corée du Nord, dans lequel il est établi que des crimes contre l'humanité ont été commis dans ce pays pendant des décennies en application de politiques décidées au plus haut niveau du gouvernement nord-coréen. Le conseil a demandé instamment à l'Assemblée générale de l'ONU de transmettre ce rapport au Conseil de sécurité. La résolution affirme que le Conseil de sécurité devrait saisir un tribunal pénal international de la situation en Corée du Nord afin que des poursuites en justice soient éventuellement engagées contre ses dirigeants, et envisager l'imposition de sanctions ciblées à l'encontre des individus portant la plus grande responsabilité pour les crimes commis.
« La réaction du Conseil des droits de l'homme aux constatations de la Commission d'enquête change complètement la donne en ce qui concerne les relations des Nations Unies avec la Corée du Nord », a déclaré Julie de Rivero, directrice du bureau de Genève de Human Rights Watch. « Il incombe maintenant au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale de l'ONU de déterminer comment amener les dirigeants de la Corée du Nord à répondre devant la justice des crimes qu'ils ont commis en violation des droits humains.»
La Commission d'enquête a établi que les crimes commis en Corée du Nord comprenaient exterminations, meurtres, esclavage, tortures et emprisonnements; viols, avortements forcés et autres violences sexuelles; persécutions pour des motifs d’ordre politique, religieux, racial ou sexiste; le transfert forcé de populations, les disparitions forcées de personnes et des actes inhumains causant intentionnellement une famine prolongée.
La résolution a été adoptée par 30 votes en faveur, 6 contre et 11 abstentions. Elle condamne dans les termes les plus forts les violations des droits humains commises en Corée du Nord et appelle l'ONU à créer une structure de terrain chargée de continuer à surveiller la situation des droits humains dans ce pays et à sensibiliser l'opinion publique internationale.
« La Commission d'enquête a terminé son travail et a passé le relais au système global des Nations Unies, lequel doit maintenant continuer à s'acquitter de ses responsabilités consistant à documenter et rendre publiques les violations des droits humains commises en Corée du Nord», a affirmé Julie de Rivero. « Il ne devrait pas y avoir de relâchement de la pression internationale pour que justice soit enfin faite dans ce pays et assurer que les souffrances des victimes ne soient jamais oubliées.»