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Déclaration au Conseil des Droits de l'Homme sur la situation des droits humains en Côte d'Ivoire

Déclaration orale pendant le Dialogue Interactif avec l'Expert Indépendant sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire

Monsieur le Président,

La FIDH, ses organisations membres en Côte d'Ivoire, le MIDH et la LIDHO, et Human Rights Watch remercient Monsieur l'Expert indépendant pour son rapport qui reprend largement les préoccupations de nos organisations quant à la situation des droits de l'Homme en Côte d'Ivoire.

Ces 18 derniers mois, la Côte d'Ivoire a été la cible de plus de 26 attaques contre les forces de sécurité, les populations civiles ou des symboles de l’État. Comme souligné par l'expert indépendant, la réponse des  forces de sécurité ivoiriennes s'est accompagnée  de violations graves des droits de l'Homme telles que des arrestations et des détentions arbitraires incommunicado dans des lieux de détention secrets, des exécutions sommaires, des actes de tortures. Si des mesures ont été initiées pour prévenir ces violations, des efforts conséquents doivent être faits pour garantir de façon effective les droits individuels et collectifs des individus ce qui contribuera à renforcer la sécurité de l'Etat, de ses institutions et de ses citoyens.

Nos organisations saluent les engagements  pris par les autorités ivoiriennes en faveur de la justice et de la lutte contre l'impunité, notamment s'agissant des crimes perpétrés par toutes les parties lors de la crise post-électorale. La saisine de la Cour pénale internationale et la ratification du traité de Rome qui fait de la Côte d'Ivoire le 122ème État partie à la Cour sont des actes positifs qu'il faut souligner. Pourtant, à ce jour, les procédures judiciaires engagées par les autorités ivoiriennes en Côte d'Ivoire continuent de ne cibler quasi-exclusivement que les auteurs présumés des crimes perpétrés par les forces pro-Gbgagbo. De même, au nom de la sécurité, les droits de la défense des accusés ne sont pas pleinement respectés. Nos organisations attendent des actes concrets pour faire juger et sanctionner les auteurs de violations graves des droits de l'Homme quel que soit leur position ou leur appartenance dans le respect des droits de la défense et de ceux des victimes à la vérité, la justice et la réconciliation.

Enfin ; bien que des enquête soient désormais ouvertes sur l'attaque du camp de déplacés de Nahibly à Duékoué en juillet 2012 suite à la découverte du charnier de Togueï le 12 octobre 2012, et que des auditions de victimes aient été réalisées, aucune arrestation n'a encore été effectuée, comme le pointe également le rapport de l'Expert. Nos organisations appellent les autorités politiques et judiciaires à prendre des mesures immédiates en vue d' établir la vérité et de faire juger les auteurs de cette attaque, qui selon les enquêtes menées par nos organisations, a donné lieu à des dizaines d'exécutions sommaires, et dont les auteurs présumés sont des agents de l’État.

Je vous remercie.

 

Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH)

Human Rights Watch (HRW)

Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH)

Ligue ivoirienne des droits de l'Homme (LIDHO)

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