(Berlin, le 3 novembre 2012) - Au moins huit journalistes et trois défenseurs des droits humains sont en prison, et la liberté d'expression est sévèrement restreinte en Azerbaïdjan, alors même que ce pays s’apprête à accueillir le Forum sur la gouvernance de l'Internet (Internet Governance Forum, IGF) organisé sous l’égide des Nations Unies, selon un document d'information publié par Human Rights Watch aujourd'hui. Le gouvernement devrait saisir cette occasion pour libérer les journalistes et les militants emprisonnés, dépénaliser la diffamation, et mettre fin à l'interdiction générale de rassemblements de l'opposition dans le centre de la capitale, Bakou.
Le Forum sur la gouvernance de l'Internet se tiendra à Bakou du 6 au 9 novembre 2012. Cette conférence annuelle convoquée par le Secrétaire général des Nations Unies réunit des gouvernements, des organisations de la société civile, et d'autres participants afin de discuter de questions de politique publique liées à l'Internet. Le thème du Forum cette année est le rôle de la gouvernance de l'Internet dans la promotion du développement.
« Le thème du Forum sur la gouvernance de l'Internet reflète une reconnaissance du rôle joué par les technologies de l’Internet dans la promotion du développement humain », a déclaré Giorgi Gogia, chercheur senior sur le Caucase du Sud à Human Rights Watch. « Toutefois, pour réaliser pleinement ce potentiel, l'Azerbaïdjan devrait protéger le droit de ses propres citoyens de s'exprimer en personne et sur Internet, sans crainte de représailles. »
Parmi les journalistes azerbaïdjanais derrière les barreaux figure Avaz Zeynalli, le rédacteur en chef de Khural, un journal connu pour ses articles critiques à l’encontre de représentants du gouvernement. Avaz Zeynalli a été arrêté en octobre 2011 après la parution d’un article impliquant une députée dans une affaire de corruption ; elle a par la suite démissionné du Parlement, dans le cadre d’un autre scandale de corruption.
L’un des défenseurs des droits humains incarcérés est l’avocat Vidadi Isganderov, qui a été condamné à trois ans de prison en août 2011 après avoir été candidat aux élections législatives de novembre 2010 et s’être plaint de fraude électorale dans sa circonscription. Malgré des éléments de preuve dont des clips vidéo qui semblaient confirmer les allégations d’Isganderov, les autorités ont non seulement refusé d’enquêter mais ont porté plainte contre lui, et il a par la suite été reconnu coupable d’ingérence dans le processus électoral.
Pour lire l’intégralité de ce communique en anglais, veuillez cliquer ici.