(New York, le 9 août 2011) - Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait presser la Syrie de se conformer à sa demande de mettre fin aux attaques contre des manifestants pacifiques, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. La Syrie devrait également respecter la déclaration émise le 3 août par le Conseil de sécurité en coopérant pleinement avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (OHCHR), qui a enquêté sur les exactions survenues dans ce pays.
Le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon informera le Conseil de sécurité de la situation en Syrie le 10 août, conformément à l’une des demandes exprimées dans la déclaration du Conseil de sécurité. Lors de cette réunion, le Conseil de sécurité devrait intensifier la pression sur le gouvernement syrien en envisageant d’imposer des sanctions ciblées, de décréter un embargo sur les armes, et de mettre en place une commission d'enquête, a ajouté Human Rights Watch.
« Le gouvernement syrien a non seulement ignoré la déclaration du Conseil de sécurité, mais a répondu à la demande de la communauté internationale d’arrêter la violence en intensifiant sa répression sanglante », a observé Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Le président Bachar al-Assad doit recevoir clairement le message que le Conseil de sécurité ne tolérera pas un tel mépris pour son appel à l’unisson à un changement de cap en Syrie. »
Dans sa déclaration du 3 août, le Conseil de sécurité a unanimement condamné les « violations généralisées des droits de l'homme et l'emploi de la force contre des civils » par les autorités syriennes. Depuis cette déclaration, le gouvernement syrien a ordonné des attaques contre les villes de Deir al-Zor, Deraa, Saraqeb, Hoola, et Maaret al-Nu`man, tout en intensifiant sa répression à Hama. Ces actions ont causé la mort d’au moins 90 civils, portant à presque 2000 le nombre total de civils tués par les forces gouvernementales depuis la mi-mars. Cette semaine, les gouvernements de l'Arabie saoudite, du Koweït et de Bahreïn ont également exprimé leur consternation face aux attaques du gouvernement syrien contre sa propre population en rappelant leurs ambassadeurs et en émettant des déclarations fermes condamnant la violence.
Le 7 août, la Ligue arabe a exprimé son « inquiétude croissante » et a appelé les autorités syriennes à cesser les attaques contre les manifestants, tandis que le pape Benoît XVI a appelé le président Assad à tenir compte des « aspirations légitimes » du peuple syrien.
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