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La Tunisie s’engage à mettre un terme à l’isolement carcéral prolongé

Le gouvernement a promis à Human Rights Watch l'accès aux prisons tunisiennes

Le gouvernement tunisien s’est engagé, hier, à ne plus maintenir les prisonniers en cellule d’isolement plus de 10 jours, a déclaré Human Rights Watch. Les autorités tunisiennes ont, en outre, autorisé l’accès à Human Rights Watch aux prisons tunisiennes où quelques détenus ont été maintenus en isolement pendant plusieurs années.

« La décision du gouvernement tunisien est un étape encourageante tendant à mettre un terme à une cruelle pratique d’isolement prolongé des prisonniers», s’est félicitée Sarah Leah Whitson, directrice à la Division du Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch. « Nous nous en tenons aux conclusions de notre rapport, et attendons d’avoir accès aux prisons tunisiennes pour contribuer à assurer que le gouvernement tienne ses promesses. »

Lors de la rencontre d’hier avec Human Rights Watch, les autorités tunisiennes ont assuré qu’elles mettraient un terme à leur pratique d’isolement prolongé des prisonniers quelles que soient les circonstances, décision prenant effet aujourd’hui 20 avril. Bien que les autorités aient admis qu’elles avaient placé quelques prisonniers en cellule d’isolement, elles ont néanmoins nié le fait que des prisonniers l’aient été contre leur gré. Elles ont affirmé que les prisonniers placés en isolement l’avaient été à leur demande pour être séparés des autres ou comme punition pour une durée n’excédant pas 10 jours.

Dans un rapport publié aujourd’hui dans la capitale tunisienne, Human Rights Watch accuse le gouvernement de détenir jusqu’à 40 prisonniers politiques contre leur gré soit en isolement prolongé soit en isolement « en groupe restreint ». Cet isolement en groupe restreint consiste à maintenir jusqu’à 4 prisonniers ensemble, complètement à l’écart du reste de la population carcérale.

Le rapport s’appuie, entre autres sources, sur des entretiens réalisés en Tunisie auprès de prisonniers politiques tunisiens récemment libérés.

Le gouvernement tunisien a assuré aux chercheurs de Human Rights Watch qu’ils pourraient visiter les prisons lors de leur prochain déplacement en Tunisie. Aucune organisation indépendante des droits de l’Homme n’avait obtenu un droit de visite des prisons tunisiennes depuis 1991, date à laquelle la ligue tunisienne des droits de l’Homme avait été autorisée à effectuer une unique visite.

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