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Le gouvernement soudanais est coupable de « purification ethnique » et de crimes contre l’humanité dans la région occidentale du Darfour, a déclaré Human Rights Watch dans un nouveau rapport publié aujourd’hui. Le Conseil de sécurité des Nations unies, qui doit aujourd’hui entendre une présentation sur la situation dans le Darfour, devrait prendre des mesures pour que cesse la purification ethnique en créant les conditions pour le retour, en toute sécurité, de plus d’un million de personnes déjà déplacées.

Human Rights Watch a appelé le Conseil de sécurité à condamner fermement les actions du gouvernement soudanais et à exiger qu’il désarme, dissolve et retire les milices arabes qui se livrent à la purification ethnique, souvent conjointement avec les forces gouvernementales. Deux missions des Nations unies récemment rentrées du Darfour doivent s’adresser aujourd’hui au Conseil de sécurité sur les causes du conflit relatives aux droits humains ainsi que sur ses conséquences humanitaires.

Le rapport de 77 pages, « La destruction du Darfour : purification ethnique par les forces gouvernementales et les milices dans l’Ouest du Soudan », apporte des informations sur la façon dont les forces du gouvernement soudanais ont supervisé et directement participé aux massacres, aux exécutions sommaires de civils, aux incendies de villes et de villages et au dépeuplement forcé de larges bandes de territoire habitées depuis longtemps par les groupes ethniques des Fur, des Masalit et des Zaghawa.

« La culpabilité du gouvernement soudanais dans les crimes contre l’humanité commis dans le Darfour ne fait aucun doute, » a déclaré Peter Takirambudde, directeur exécutif de la division Afrique de Human Rights Watch. « Le Conseil de sécurité ne doit pas ignorer la brutalité des faits. »

Le rapport de Human Rights Watch apporte également des informations sur la façon dont les milices arabes, les « Janjawid » - dont les membres sont musulmans – ont détruit des mosquées, tué des chefs religieux musulmans et profané des Corans appartenant à leurs ennemis.

Human Rights Watch a passé 25 jours dans l’Ouest du Darfour et dans ses environs, recueillant des informations sur les abus commis dans des zones rurales auparavant peuplées par les communautés masalit et fur. Depuis le mois d’août, de larges bandes de terres appartenant à ces communautés, parmi les plus fertiles de la région, ont été brûlées et dépeuplées. A quelques exceptions près, la campagne a maintenant été vidée de ses habitants originels appartenant aux ethnies masalit et fur.

Des villages ont été incendiés, non pas au hasard mais de façon systématique, non pas une fois seulement mais souvent à deux reprises. Le cheptel, les magasins de vivres, les puits et les pompes, les couvertures et les vêtements ont tous été pillés ou détruits.

L’occupation par des Janjawid incontrôlés de villages incendiés et abandonnés a conduit les civils dans des camps et des campements aux abords des villes plus importantes. Cependant, le rapport de Human Rights Watch apporte des informations sur les meurtres, viols et pillages également commis en toute impunité par les Janjawid dans ces mêmes camps. Ces individus volent parfois les quelques rares biens que l’aide humanitaire a réussi à faire parvenir aux populations déplacées.

Pendant des mois, le gouvernement soudanais a restreint l’accès des médias internationaux au Darfour et a limité les articles sur le conflit dans la presse nationale. Récemment, le gouvernement a autorisé un accès minimal à la région pour les agences humanitaires internationales mais il n’est toujours pas parvenu à fournir la protection et l’assistance nécessaires aux civils déplacés.

« L’urgence humanitaire à Darfour est immense, » a déclaré Takirambudde. « Mais cette situation masque une crise des droits humains. Le Conseil de sécurité doit exiger du gouvernement soudanais qu’il prenne des mesures immédiates pour que cesse la purification ethnique dans le Darfour. »

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